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Métier noble
n'est-ce pas... Le fait d'être comptable ou de naviguer dans le monde
merveilleux de la comptabilité voire de l'actuariat... pour les vrais cracks en
maths. Malheureusement on soupire de malaise, ces derniers jours, car la
multiplication des scandales en Algérie, vient de dévoiler au grand jour une
relation incestueuse entre le vérificateur et l'entreprise. Pour donner une
explication a l'affaire Enron (2002), Joseph Berardino un ancien patron chez la
grande firme Arthur Andersen celle qui vérifiait les affaires de la compagnie
incriminée, était d'avis que les modèles d'audit (auditing) appliqués aux Etats
Unis datent de l'ère industrielle c'est à dire des années trente et qu'ils sont
périmés... Ce qui a donné l'occasion a certains de sortir des rangs (NDLR).
L'explication pourrait être pertinente au point ou la fureur des investisseurs
les années d'après, était telle que la classe politique américaine fut secouée
et il a fallu chercher à tout prix le moyen le plus efficace pour sauver la
crédibilité de la bourse donc discipliner et actualiser les standards de la
vérification comptable. Tout d'abord sur la question de la discipline, car même
s'il s'agit de la première Puissance économique du monde, l'Amérique avait
connu a travers l'affaire Enron l'arnaque la plus abominable du siècle. D'un
coup, toute la planète commençait à s'intéresser à la relation énigmatique
entre les entreprises et les vérifications comptables. Ici il ne faut pas
oublier que la majorité des gens adhère en bourse sur la foi d'un rapport
d'entreprise validé par un spécialiste de la comptabilité. Pourtant ce qui est
positif aux États Unis, c'est la capacité de la riposte du couple Capital-Etat
et de la corporation et on l'avait vu bien avant, dans les années 80 lors
l'affaire Michael Milken ou encore après la faillite de la banque d'affaire Drexel
Burnham Lambert.( Note du Wall street journal )
En lisant les commentaires de Joseph Berardino sur Business Week, on se fait immédiatement frappé par la similitude de la situation qui secoue à échelle symétrique des sociétés algériennes sans s'engouffrer dans la culpabilité ou non des responsables accusés. Ce qui est essentiel c'est que dans toutes les affaires qui viennent d'être dévoilées ...Sonatrach en tète, il existe une part de responsabilité imputable au comptable algérien, l'agrée particulièrement, mais surtout de sa ligue du métier. Il fallait donc réglementer fermement ce domaine d'activités et rendre ainsi le comptable complètement comptable devant les instances de l'ETAT. IL est toujours judicieux de rappeler que depuis presque 20 ans nous voyons s'installer une industrie anarchique de la comptabilité laquelle ayant fini par faire adhérer toute la société a une façon de faire ou il est vraiment rare de trouver un rapport financier d'une entreprise qui ne soit pas doublé du sceau d 'une maison comptable. Des vérificateurs qui sont sensés baliser les appétits d'institutions et de leurs commettants, jouissent de privilèges de vendre des petits services, ce qui, évidemment, n'avait rien de rendre les comptables sévères dans l'appréciation de la gestion des corporations économiques, financières et même administratives. Une illustration parfaite de cette bonne vieille technique du renvoi de l'ascenseur dans un pays ou le copinage est devenu la règle du travail. Mais ce courant hérétique que connaît la profession puise son origine d'une université algérienne qui continue a pondre des scores désastreux en matière de formation comptable et de son corollaire la culture d'éthique. L'autre volet qui nous intéresse c'est que l'Algérie est parmi les pays qui se trouvent encore loin des normes comptables mondiales même ou moment ou l'International Accounting Standart Board dont le siège est à Londres, préconise une comptabilité planétaire dans une ère que qualifie le doyen de l'université de Yale, Jeffry Garten de post-industrielle. Depuis maintenant 10 ans, il existe en Algérie une accentuation remarque dans le domaine de l'investissement pétrolier( par exemple) ou Sonatrach, une société qui a justement laissé l'Université bien derrière, s'est vue propulsée vers la mondialisation c'est à dire faisant affaire avec une multitude de partenaires étrangers opérant à l'intérieur, que dire alors lorsque cette même Sonatrach active dans des projets a l'extérieur touchant des pays lointains comme le Pérou. L'Algérie propriétaire de Sonatrach se trouve toujours démunie car elle ne dispose pas de comptables capables d'ausculter convenablement la gestion de ses investissements étrangers dont les dividendes ne sont pas clairement chiffrés. Le bilan reste a être fait à ce propos, mais dans l'intervalle il faut bien garder l'œil sur ces entreprises qui activent en Algérie et qui profitent d'un système obsolète pour faire passer des rapports financiers contrefaits. La série de redressements émis par le Fisc algérien et qui touchent beaucoup de corporations économiques et financières est à saluer. Ils doivent aboutir dans les meilleurs délais, a des résultats pouvant rendre la santé a l'investissement en général. L'État a encore le temps pour agir fermement surtout pour la valorisation du métier du comptable et la standardisation de la comptabilité pour que nous puissions instaurer une bonne tradition d'audit, une des piliers de la bonne économie. Le comptable est la pour empêcher le vol, il doit avoir vu sur tout. |
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