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Les prix du blé ont augmenté de 38% le mois de juillet sur les marchés
internationaux, atteignant leur plus haut niveau depuis plus d'un an. Selon les
experts, c'est la conséquence de la vague de chaleur qui a détruit des récoltes
en Europe orientale et particulièrement en Russie.
Le prix de l'asa de blé (environ 25 kg) au cours de ce mois, pour livraison en septembre, a flambé vendredi soir dans les échanges du marché de Chicago, qui est une référence sur les marchés agricoles américains. Les prix ont augmenté de plus de 11%, au cours de la seule semaine écoulée. Selon des sources concordantes, cette tendance est appelée à se prolonger. Des analystes évoquent une sécheresse persistante durant les prochains jours et prédisent que les cours du blé grimperont encore. Récoltes brûlées par la sécheresse La Russie ainsi que l'Ukraine et le Kazakhstan subissent une forte vague de chaleur et les températures y ont atteint cette semaine des pics inégalés. Les autorités russes ont prévenu que la production agricole du pays subira une baisse considérable estimée à « plus de vingt pour cent des récoltes ». De leur côté, les analystes de la Commerzbank, cités par la radio, suggèrent que la destruction de récoltes en Europe du fait de la sécheresse a renforcé la demande de blé des Etats-Unis, où les prix ont augmenté de façon spectaculaire. Résultat de cette situation exceptionnelle : le Conseil international des matières premières agricoles a réduit ses estimations pour la production agricole mondiale dans la prochaine saison, fixée après correction pour le moment à 651 millions de tonnes de céréales. L'Algérie, pays consommateur de céréales s'il en est, se retrouve aujourd'hui à l'abri des aléas du marché mondial. Sans avoir de date en mémoire, il est arrivé que les pouvoirs publics n'aient pas d'autre solution que de se plier aux cours mondiaux du marché lorsqu'il fallait répondre aux besoins alimentaires de la population. Au moins jusqu'en 2008, l'Algérie était dans le « top 5 » des acheteurs de céréales, avec pour partenaires traditionnels la France, le Canada, les Etats-Unis, l'Espagne, l'Italie? Pour ces pays, l'Algérie était un client sérieux. Et pour cause, selon les périodes, ces pays exportateurs engrangeaient entre 500 millions et un milliard de dollars par an. Avant-hier, Noureddine Kahal, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), indiquait en substance que l'Algérie a réalisé une production de 6,1 millions de tonnes de céréales en 2010, soit un niveau record quasi identique à celui enregistré au cours l'année dernière. L'évènement national banalisé Avec de tels résultats, le ministère de l'Agriculture est tranquille et serein, puisque pour la deuxième année consécutive, le gouvernement n'aura pas à recourir à l'importation. Mieux, il n'est pas exclu que les surplus de stocks soit exportés, comme ce fut le cas récemment pour quelques milliers de tonnes d'orge. Cette autosuffisance, qui est curieusement banalisée, est en soi un évènement national puisqu'elle permet, au moins, une économie d'environ 500 millions de dollars par an. C'est un évènement plus important que la qualification du onze national au Mondial sud-africain. Autant que l'on se souvienne, un tel niveau de production céréalière n'a pas été réalisé - hormis en 2009 - depuis des décennies. Evidemment, il reste à savoir si en termes de coûts de production ce résultat est aussi exceptionnel. On sait que depuis l'année 2005, le gouvernement a promu une politique de soutien aux agriculteurs qui optaient pour la céréaliculture. Il a notamment acheté leur production au prix du cours mondial, ce qui a certainement stimulé la production du secteur. Naturellement, à côté de ces facteurs importants, les conditions climatiques favorables ont contribué à atteindre cet objectif stratégique. Avec 6,1 millions de tonnes de céréales cette année, les traders français, américains et autres feront, cette fois-ci, sans les acheteurs algériens de l'OAIC. |
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