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L'opération
soldes d'été, lancée par la direction du commerce au cours de la deuxième
quinzaine de juillet et qui va durer jusqu'au 27 août, ne semble pas connaître
d'engouement auprès des commerçants de Constantine dont la majorité, comme on a
pu le vérifier sur place, ont déclaré «ne pas être au courant». Le reste a
pointé du doigt la nouvelle réglementation sur les importations, à savoir la
procédure de domiciliation bancaire, le fameux Credoc, qui, selon eux, «prend
beaucoup de temps bloquant les marchandises dans les ports».
Le gérant d'un magasin de lingerie féminine de la rue Didouche Mourad de Constantine s'est tout d'abord montré étonné affirmant « ne pas être au courant de l'ouverture officielle de la saison des soldes», avant de dire, pour se rattraper, qu'il ne fait pas de soldes. La raison, selon lui, « parce que, d'une part, les prix que je pratique sont assez bas et, d'autre part, je n'ai pas de problème pour écouler mes stocks. Pour moi, le problème se pose autrement: j'ai deux conteneurs de marchandise importée qui sont encore bloqués au port de Skikda depuis l'hiver dernier à cause de l'autorisation de domiciliation bancaire dont la délivrance prend souvent plusieurs mois». Parmi la cinquantaine de magasins spécialisés dans la lingerie féminine que compte cette rue très fréquentée durant toute l'année au point d'être considérée comme la première place commerçante de la ville, un seul a souscrit à l'opération de soldes d'été. Le gérant qu'on a trouvé en train de placarder des affichettes portant les anciens et les nouveaux prix ainsi que les pourcentages de rabais, nous a déclaré d'abord que tous les articles qu'il vend sont des produits d'importation. Il a affirmé ensuite qu'il pratique régulièrement les soldes d'hiver durant les mois de décembre et janvier, et les soldes d'été au cours des mois de juillet et août. «Je trouve cela bénéfique, non seulement pour moi qui profite de cette opportunité pour écouler mes stocks d'articles invendus, mais aussi pour ma clientèle qui trouve son compte en s'approvisionnant à bas prix pour faire face aux fêtes traditionnelles et religieuses et à la rentrée scolaire». A l'autre bout de la ville, au nouveau marché de la cité Daksi, seuls trois magasins vendant des articles d'habillement et des ustensiles de ménage ont commencé à faire des soldes, se contentant cependant d'une annonce lapidaire et d'afficher les nouveaux prix. Du côté de la direction du commerce, M. Benacer, chef de service contrôle et contentieux, nous dira que l'opération soldes d'été a été lancée officiellement le 15 juillet dernier par une campagne de sensibilisation faite par les services de sa direction auprès des commerçants des daïras de Constantine, El Khroub et Hamma Bouziane. Elle se déroulera jusqu'au 27 août. Selon ses dires, cette opération entre dans le cadre général de l'organisation du marché et du programme d'action pour le mois du Ramadan. « Assurément, il y a un problème : ou les commerçants ne veulent pas jouer le jeu, ou il y a un manque de circulation de l'information qui fait que la majorité des commerçants n'a pas encore réagi », a-t-il expliqué. «C'est une pratique qui n'est pas encore ancrée dans la culture commerçante et ce phénomène va prendre encore du temps. N'empêche que nous recevons quand même chaque jour des commerçants qui se présentent à nos services pour se faire délivrer l'autorisation de pratique des soldes durant la période fixée», a poursuivi M. Benacer. Quant à ceux qui ne respectent pas la procédure édictée par la réglementation ou qui pratiquent des soldes sans autorisation, ajoute notre interlocuteur, des contrôleurs de la direction du commerce vont déclencher des opérations dans toutes les places commerçantes de la ville et verbaliseront toutes les infractions relevées. |
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