Le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) prévoit de mettre en
œuvre un plan d'investissement de 141 millions de dinars, visant à atteindre
une production de 20 millions de tonnes de ciment et 7 millions de tonnes de
granulats, d'ici à 3 ans. Pour ce faire, ce groupe public a conclu des contrats
de financement, à des conditions avantageuses, avec le Fonds national
d'investissement (FNI) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA). C'est ce qui
ressort d'un communiqué sanctionnant une réunion ayant regroupé le ministre de
l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed
Benmeradi avec les responsables de ce Groupe spécialisé dans la production du
ciment et des granulats.
L'occasion pour passer en revue
la situation et les projets de développement de cette filière soumise à une forte
tension. Le groupe Gica, créé en novembre 2009 par la transformation de
l'ex-SGP «Industrie des ciments», est un conglomérat chapeautant notamment 12
sociétés de ciment. En 2009, la production nationale du ciment a atteint 18,243
millions de tonnes. 63% de cette production ont été réalisés par les
entreprises publiques. Le groupe Gica a mis en œuvre un dispositif de
distribution du ciment «basé sur la contractualisation de la relation avec les
différents clients répondant aux cahiers des charges et accordant la priorité
d'approvisionnement aux entreprises nationales de réalisation ayant décroché
des marchés avec des maîtres d'ouvrage» affirme, le communiqué. Le même
communiqué rappelle que deux opérations d'importation d'un total de 2,5
millions de tonnes de ciment ont été lancées pour répondre à la demande
nationale. Une première quantité de 1 million de tonnes a été importée en
novembre 2009, tandis que la deuxième est prévue en octobre 2010. Le ciment
d'importation coûte à l'Algérie près de 100 dollars la tonne contre 50 à 70
dollars pour celui produit localement. Le pays fait face à de fréquentes
pénuries de ciment dont le prix ne cesse de flamber sur le marché de détail.
Malgré les quantités importées et le ciment produit localement, la demande reste
insatisfaite en raison notamment de la forte spéculation sur ce matériau et du
retard dans la réalisation et l'extension de cimenteries. Le marché du ciment
est livré aux spéculateurs. Les cimenteries publiques devraient enregistrer, en
2010, une hausse de leur production de l'ordre de 500.000 tonnes pour être
portée à 12 millions de tonnes. Le groupe Gica, prévoit d'augmenter la
production de 6 millions de tonnes sur les 3 cimenteries concernées par un
programme d'extension. Il s'agit des usines de Aïn El Kebira, de Chlef et celle
de Béni-Saf, soit 2 millions de tonnes de plus pour chacune de ces 3
cimenteries. Outre les ciments et le granulat, l'activité de cette société
devrait s'orienter également vers la production de béton prêt à l'emploi et les
plaques au plâtre. Mais ces efforts se heurtent à la forte tension qui
caractérise le marché du ciment. Malgré la promulgation, en juillet dernier,
d'un décret exécutif définissant les marges des distributeurs, le marché
national du ciment continue de connaître une flambée des prix. Ce matériau est
cédé sur le marché de détail à plus de 700 dinars, le sac de 50 kg alors que
son prix de sortie d'usine ne dépasse pas 300 dinars. Pourtant, selon ce qui a
été publié dans le Journal officiel, la marge des détaillants est plafonnée à
60 dinars sur le sac de 50 kg et celle des grossistes à 40 dinars sur le prix à
la sortie d'usine. Par ailleurs, la réunion d'évaluation ministérielle a
également vu la participation de la Société nationale du tabac et allumettes
(Snta). La SNTA qui s'est dotée d'un plan de développement approuvé par l'Etat,
vise «le maintien, voire l'amélioration de sa position sur le marché.» Un
marché caractérisé par une «concurrence de plus en plus vive du marché
informel», constate le communiqué qui projette que ce plan «sera financé par
les ressources propres de la SNTA». Aussi, «il a été décidé de réadapter les
spécifications techniques des investissements prévus dans le plan de
développement de la SNTA, pour se conformer aux normes internationales afin
d'améliorer la qualité de ses produits et réduire leur nocivité». Le marché du
tabac en Algérie est évalué à 26,5 milliards de cigarettes dont 61,1% sont
produites par la SNTA qui a renfloué les caisses du Trésor public en
s'acquittant à hauteur de plus de 37 milliards de DA de contributions fiscales.