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Le PDG d'Air Algérie critique le Credoc. Réponse du gouvernement : il n'a
qu'à bien planifier ses besoins. Le Credoc reste dans la LFC 2010.
Pas touche au Credoc. Ni à la règle de répartitions du capital (51/49) entre nationaux et étrangers. Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a confirmé toutes les prévisions au sujet du maintien du cap du «nationalisme économique». «L'élaboration de la loi de finances complémentaire (LFC) a été terminée. Cette dernière réconforte la démarche engagée par le gouvernement particulièrement à travers les LFC 2008 et 2009», a-t-il déclaré en marge de la cérémonie de clôture de la session du printemps du Conseil de la Nation. La LFC 2010 «consacre, notamment, la préférence nationale comme cela a été traduit par le nouveau code des marchés publics et le développement de l'outil de production nationale en vue de pouvoir substituer l'économie des revenus pétroliers». Le crédit documentaire (Credoc) restera «mode unique de financement des importations». Le gouvernement n'entend pas transiger même si la critique du Credoc n'est plus, depuis quelque temps, une exclusivité des patrons du secteur privé. La décision d'introduire le Credoc prise dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009) reste donc de mise. Il faut dire que pratiquement personne, même dans le secteur privé, ne s'attendait à ce que le gouvernement renonce, une année plus tard, à une de ses décisions les plus spectaculaires (avec l'interdiction du crédit à la consommation) destinées à entraver l'explosion de la facture des importations. Les opérateurs privés avaient, au moment de son introduction, estimé que l'obligation de recours au Credoc entravait le fonctionnement des PME productrices et allongeait les délais d'approvisionnements. La question avait été soulevée lors de la dernière tripartite (décembre 2009) et il avait été décidé d'instituer un groupe de travail pour plancher sur la question. Un rendez-vous avait été fixé pour la fin du premier trimestre 2010 afin de faire le point sur les «améliorations qui auront été dégagées au profit des entreprises productives dans l'usage du crédit documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l'amélioration du financement des petites et moyennes entreprises». «Planifier» ou «surstocker» Les propositions sont restées jusque-là sans réponse. Les opérateurs n'en attendaient pas moins de connaître les aménagements qui vont être introduits en faveur des entreprises productrices. Karim Djoudi a répondu en évoquant la possibilité que la LFC 2010 introduise un «assouplissement à propos du transfert libre de fonds à hauteur de 150.000 dinars». Ce montant pourrait faire l'objet d'un «ajustement» à la hausse de ce montant. Des informations publiées par les journaux évoquaient la possibilité que les entreprises productrices puissent avoir, pour les besoins d'urgence, d'utiliser le transfert à hauteur de 2 millions de dinars par an. On ne sait pas si ce niveau va être confirmé mais il reste, pour certaines entreprises, très loin des besoins. Pour le gouvernement, ces entreprises doivent bien planifier leurs besoins pour éviter de se retrouver dans des situations d'urgence. Ce qui corse le «débat», jugé clos par le gouvernement, est l'intervention du PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah, qui a expliqué les graves problèmes causés à l'entreprise par l'obligation du recours au Credoc. M. Bouabdallah a déjà évoqué le sujet dans l'interview accordée au Quotidien d'Oran le 8 juin dernier en soulignant que le Credoc oblige la compagnie à «augmenter voire de gonfler nos stocks. Parce qu'un avion qui est en panne, on ne peut se permettre d'attendre pour acheter une pièce de rechange». Mercredi, il est revenu à la charge en termes plus crus sur les ondes de la chaîne III. «Avant, on allait sur place et en une heure on achetait la pièce. Cette fois-ci, il faut le crédit documentaire et un avis d'appel d'offres. C'est la catastrophe pour une compagnie aérienne (?) Il y a des protocoles en matière de maintenance: telle panne demande tant d'heures. Il suffit qu'il y ait un aléa sur la disponibilité d'une pièce détachée et le délai se voit dépassé. Donc l'information n'est pas toujours maîtrisée. Nous avons introduit des demandes au niveau du gouvernement pour essayer de parer à ces histoires de pièces détachées». Il faut rappeler que le PDG d'Air Algérie faisait partie des entrepreneurs publics qui ont annoncé leur retrait du FCE (Forum des chefs d'entreprises) coupable d'être trop critique à l'égard de la politique économique du gouvernement. Bouabdallah, l'entrepreneur public, face à des impératifs de gestion impérieux, tient le même discours qu'un Reda Hamiani. La réponse du gouvernement serait qu'Air Algérie n'a pas bien planifié ses besoins. La réponse du gestionnaire serait sans doute de gonfler, au risque d'acheter des choses inutiles, le stock en pièces détachées. Les opérateurs privés, eux, ne trouveront pas une consolation dans le fait qu'une entreprise publique souffre aussi du Credoc. |
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