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Des douaniers algériens formés à détecter les faux passeports et visas

par El-Houari Dilmi

Après le contraignant verrou imposé par la mise en circulation des documents biométriques électroniques avec pour date butoir la fin de l'année 2015 pour les Algériens, le département d'Etat américain vient de donner un nouveau tour de vis, non moins limitatif à la libre circulation des personnes : la détection des faux documents de voyage imposée à tous les pays «membres de la communauté internationale».

En effet, ce nouveau tour de vis donné par le département d'Etat américain prend cette fois la forme «très diplomatique» d'une formation à l'adresse des inspecteurs des douanes algériennes aux techniques de détection des faux documents de voyage, une stratégie visant en fait, selon des observateurs avertis de la chose sécuritaire, la préservation du territoire américain contre la pénétration sur son sol et celui de ses alliés «naturels» de toute personne soupçonnée ou capable de nuire à ses intérêts stratégiques. C'est dans cette optique éminemment sécuritaire qu'une formation sur la détection des documents de voyage frauduleux vient d'être dispensée au profit de vingt-trois inspecteurs des Douanes algériennes par les services du département d'Etat américain, chargés de la lutte contre le terrorisme international.

La formation qui s'est déroulée à l'Ecole de formation et de recyclage d'Alger et qui a pris fin hier mercredi a été assurée par deux experts américains spécialistes dans la détection des faux documents de voyage dans le cadre du programme d'assistance antiterroriste (ATA). Cette formation est la deuxième du genre organisée dans la capitale algérienne, après celle de mars dernier sur la gestion diplomatique relevant du département d'Etat américain. L'ATA a été créée en 1983 sur autorisation du Congrès comme «une initiative majeure pour lutter contre le terrorisme international», selon des responsables de l'ambassade américaine à Alger, présents hier à la cérémonie de remise des diplômes aux 23 inspecteurs des Douanes algériennes.

Le programme d'assistance antiterroriste (ATA) a permis de former des dizaines de milliers d'agents de sécurité dans plus de 112 pays. Les vingt-trois inspecteurs des Douanes algériennes ont été notamment formés, quatre jours durant, aux techniques de détection des faux documents de voyage (visas et passeports) ainsi qu'à leur exploitation dans les enquêtes criminelles. Aussi, la formation a porté sur l'utilisation des équipements de détection tels que des équipements ultraviolets et des loupes ultramodernes permettant de détecter les éléments de sécurité contenus dans les documents de voyage, non visibles à l'œil nu. Et dans un communique diffusé à cet effet par l'ambassade américaine à Alger, il est écrit que «les Etats-Unis sont très honorés de renouveler leur partenariat de formation avec l'Algérie par l'intermédiaire du programme ATA», ajoutant qu'étant «confrontés à des défis communs, les USA et l'Algérie peuvent grandement bénéficier d'un échange de méthodologie, des leçons apprises et des meilleures pratiques dans le domaine de la détection des faux documents de voyage».

Rappelant sa position maintes fois affirmée par le passé, l'ambassade américaine à Alger a encore une fois souligné le rôle de «partenaire essentiel majeur joué par l'Algérie dans la guerre contre le terrorisme. Elle est à la pointe de la lutte contre la criminalité transnationale», indique la représentation diplomatique américaine dans la capitale algérienne. Dans son communiqué diffusé à l'issue de la cérémonie de remise des diplômes aux inspecteurs des Douanes algériennes, l'ambassade américaine a encore rappelé que le programme ATA «offre un cadre dynamique aux Etats-Unis pour bénéficier de la contribution significative de l'Algérie à la lutte contre l'extrémisme violent tout en partageant les stratégies efficientes de sécurité qui ont été développées et mises en œuvre aux USA».