En ce début d'été, les jeunes de Hennaya
(10 kilomètres au nord de Tlemcen) n'ont plus où aller pour combler leur temps
libre. En effet, la ville qui abrite plus de 30.000 habitants manque
cruellement d'espaces de loisirs, de divertissement et de commodités devant
hisser le cadre de vie de ses habitants à un rang acceptable. Les jeunes des grands
quartiers (hay Khemisti, cité Larbi Ben M'hidi, hay Derb Lagha, cité la gare et
Ouled Kadda?) de la ville ne cachent pas leur indignation, devant ce constat:
«nous n'avons pas d'espaces réservés aux enfants, aux jeunes ni même aux
personnes âgées. Nous sommes confrontés à un quotidien fait de frustrations et
d'insalubrité et cette situation malheureusement dure depuis des dizaines
d'années» déplorent ces groupes de jeunes qui précisent que malgré l'embellie
financière que connaît le pays et les divers programmes de développement lancés
par le président de la République à travers tout le pays, la ville de Hennaya
ne compte aucune piscine, salle de cinéma, maison de la culture et lieux pour
combler les journées caniculaires de la saison estivale. Ces quartiers
populaires, ajoutent-ils sont devenus des cités dortoirs ce qui oblige les
citoyens à rentrer tôt chez eux, durant ces soirées qui s'allongent. «Pourquoi
les autorités locales négligent-ils ces aspects culturels et de loisirs et
oublient-ils de promouvoir également des petits évènements, festivals,
manifestations qui contribuent eux aussi à la vie de la ville?» indique un
étudiant universitaire. En effet, les autorités locales semblent oublier ici,
que l'espace public est primordial pour l'épanouissement des enfants et jeunes,
et qu'une ville vivante et innovante ne saurait se construire sans les
équipements culturels, sportifs et de loisirs. Voilà bien des choses que les
autorités locales de Hennaya oublient depuis des années.