Le Mondial 2010 de football battait son plein au mois de juin lorsque, en
Grèce, à Alexandroupoli, des athlètes algériens récoltaient une belle moisson
de médailles, 22 dont 6 en or. Dans la fièvre du Mondial, cette prouesse est
passée inaperçue. Au sein de cette équipe nationale, Oran était représentée par
deux champions, Begui Khaled et Belmali Abderrahmane, qui ont ramené cinq
médailles d'argent. En termes sportifs plus clairs, ces deux spécialistes du
kick-boxing sont d'authentiques vice-champions du monde. Nantis de leurs
médailles et diplômes, nos deux athlètes, tout en reconnaissant que la
discipline qu'ils pratiquent ne déchaînent pas les passions, s'attendaient, à
tout le moins, à des marques de reconnaissance. Ce fut, hélas, une totale
indifférence à tous les niveaux. Le plus touché aura été Begui Khaled qui, à 27
ans, possède un riche palmarès avec six titres nationaux, médaillé d'or aux Jeux
Africains 2007, et trois fois finalistes du championnat d'Algérie. Avec son
coéquipier Belmali Abderrahmane, il a décroché, en Grèce, trois médailles dans
les trois styles de cette discipline: l'oriental, le full contact et le
low-kick dans un championnat du monde où 500 participants représentaient 33
pays. Begui Khaled aurait dû être champion du monde. Explication de
l'intéressé: «A cause d'une faute que j'ai commise sur mon rival espagnol, j'ai
raté la médaille d'Or. J'ai péché par inexpérience car c'est la première fois
que je participe à un championnat du monde». A noter que l'Espagnol, lauréat de
la médaille d'or, a été mis KO par notre représentant! Quoi qu'il en soit,
c'est une forte belle consécration pour cet athlète attiré par les sports de combat
dès sa plus tendre enfance. Il a été d'abord orienté vers la spécialité «lutte»
par son père Embarek et encouragé par son oncle Benotmane Fillali, lui-même
champion d'Algérie de lutte. C'est à 12 ans que le jeune Khaled a opté
définitivement pour le kick-boxing. «Ces deux disciplines sont différentes, et
c'est le kick-boxing qui répondait le mieux à mon tempérament», précisera-t-il.
Sous la houlette de Benbahi Rachid, Khaled commencera à rafler les titres.
Après le championnat national cadets, il sera surclassé en senior alors qu'il
était junior. Cela ne l'a pas empêché de se parer du titre national de cette
catégorie à Alger dans la catégorie des moins de 57 kg. La super coupe disputée
en 2007 à la Coupole lui ouvre les portes de l'équipe nationale. Il ne déçoit
pas le staff technique national, puisqu'il a conquis, haut la main, la médaille
d'Or des Jeux Africains dans la catégorie des moins de 63 kg.
Après les deux titres nationaux
2008 et 2009, c'est le Mondial de Grèce 2010 qui a confirmé la classe de cet
athlète au caractère bien trempé mais visiblement déçu par l'indifférence
générale. Employé actuellement dans le cadre de l'ANEM, Begui Khaled a plein de
projets. D'abord, il espère ramener le maximum de médailles pour l'Algérie lors
des trois grandes échéances de 2011, à savoir le championnat Arabe, le
championnat d'Afrique et le championnat du Monde. Ensuite, il projette de créer
une association qui réunira de jeunes champions: « La pâte existe et il faut
s'en occuper. Je suis prêt à prendre en mains ces jeunes. Mais les moyens font
défaut malheureusement». Cependant, ce projet est en bonne voie de réalisation
puisqu'un dossier a été déposé au niveau de la DJS d'Oran. Begui est bien placé
pour mettre l'accent sur les difficultés rencontrées par les athlètes de cette
discipline, en précisant qu'à une époque faste (2000-2004), les participants
d'Oran devaient payer leurs propres déplacements. «Fatalement, il y a eu une
régression de cette discipline qu'il faudra reprendre en mains sérieusement»,
dira-t-il, convaincu du bien-fondé de sa mission. Ce que l'on peut dire en
conclusion, c'est que ces disciplines dites mineures comme la boxe, le judo ou
le kick-boxing méritent beaucoup plus de considération, au regard des titres et
des médailles récoltées à l'échelle internationale. Et ceci, sans vouloir faire
de l'ombre au «roi» football?