Quarante cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés en trois
jours dans différents endroits de la région d'Oran, a-t-on appris, hier, de
sources bien informées. Les victimes ont dû consommer des produits périssables
non soumis aux règles de conservation édictées par la réglementation. Ce sont
généralement de la pâtisserie et des produits laitiers dont la conservation en
ces temps caniculaires laisse parfois à désirer. Au niveau des services du
commerce, une vaste campagne de sensibilisation et de prévention est menée
actuellement pour éviter le spectre des intoxications alimentaires qui sont
parfois mortelles. Et les citoyens doivent éviter de consommer les produits
alimentaires achetés auprès des vendeurs ne respectant pas les règles
d'hygiène, la chaîne de froid et la date de péremption. L'ignorance de ces
règles peut provoquer une intoxication alimentaire, voire un botulisme. En
effet, depuis le mois de janvier 2009 à ce jour, quelque 300 cas de
toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été enregistrés à Oran.
Selon le service de la prévention de la direction de la Santé et de la
Population de la wilaya d'Oran, pas moins de 271 cas d'intoxication alimentaire
collective ont été recensés à travers toute la wilaya. La palme revient à la
commune d'Oran qui a enregistré 220 cas. Parmi ces cas, il y a lieu de citer
les 150 étudiantes victimes d'intoxication alimentaire au niveau de leur
résidence universitaire sise au quartier de l'USTO. Les mêmes sources font état
de 15 cas d'intoxication alimentaire durant le premier trimestre de cette
année. Parfaitement logique, puisque ce phénomène connaît une recrudescence
durant la période estivale. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la
réalité, car les cas individuels sont généralement traités chez les médecins de
quartier ou préfèrent acheter des médicaments sans consulter le médecin.
L'intoxication alimentaire est due également au non-respect des règles
d'hygiène et de la chaîne de froid, notamment pour les produits qui pourrissent
rapidement tels que l'œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des
pâtisseries, outre le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons. Le
plat de couscous préparé lors des fêtes vient en deuxième position des aliments
causant des intoxications après les produits à base d'œufs, en raison du
non-respect des règles d'hygiène et de conservation? Les plats de restauration
rapide servis par les vendeurs saisonniers au niveau des plages et dont les
estivants sont très friands sont aussi mis à l'index. Le non-respect par ces
vendeurs des règles élémentaires d'hygiène, de froid et de stockage, met la vie
des citoyens en danger.
Selon les enquêtes menées par le
ministère du Commerce, 62% des cas d'intoxication alimentaire collective sont
enregistrés dans les fêtes, occasions familiales et restaurants universitaires
qui échappent au contrôle des agents du commerce. Rappelons dans ce contexte
que la loi du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et la
répression de la fraude définit les principes fondamentaux de la protection du
consommateur et prévoit des mesures dissuasives. La nouvelle loi 03/09,
relative à la protection du consommateur et la répression de la fraude,
insiste, entre autres, sur «le respect des mesures d'hygiène, de la chaîne de
froid et de la traçabilité devant accompagner tout produit».