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Pas de vacances pour les acteurs
économiques en Algérie qui attendent la nouvelle loi de finances complémentaire
2010.
Toutes les informations convergent pour confirmer la tendance lourde : le gouvernement maintient et renforce le cap engagé dans la loi de finances complémentaire 2009. Atravers toutes les données qui filtrent de l'environnement du gouvernement, il n'y a pas de recul par rapport aux dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui avait notamment introduit la règle du 51-49%, en faveur de la partie algérienne pour tout investissement étranger ainsi que l'obligation d'une balance positive en devises chez tout investisseur étranger. Pour ces investisseurs, en général, «la balance positive en devises n'est pas pour le moment un sujet de préoccupation». «Nous ne savons pas encore concrètement comment cela s'appliquerait. Mais, il est clair que si cela empêche un rapatriement des bénéfices au-delà du retour sur investissement, il y aura un sérieux problème», avertit un investisseur étranger. Pour le moment, cette catégorie de porteurs de capitaux attend des changements au niveau de la règle «51-49». Là, tout indique que le gouvernement n'a pas du tout l'intention de reculer. En dehors de l'argument de la souveraineté, il peut maintenant soutenir que cette règle n'est pas un obstacle en citant l'exemple du dernier partenariat conclu avec les Allemands. Le ministère de la Défense nationale et celui de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion des investissements d'une part, et, d'autre part, le consortium de sociétés allemandes EADS-Deutschland, Rohde and Schwarz et Carl Zeiss ont signé, sur la base de cette règle, un accord portant création d'une société commune de production de systèmes électroniques à Sidi Bel Abbès. Avec cette carte en main, le gouvernement ne montre aucun signe de recul. Le cap est bien mis sur le «patriotisme économique» avec ce que cela implique comme mesures protectionnistes. Au demeurant, les Tunisiens les avaient prises depuis longtemps sans que leurs principaux partenaires, notamment européens, n'y trouvent à redire. Contrairement à l'Algérie, la Tunisie n'est pas le lieu d'importation de toutes sortes de marchandises, a fortiori lorsqu'elles concurrencent des produits locaux. Une liste de produits alimentaires interdits d'imports Sur ce registre, le gouvernement étudierait un pack de mesures qui aurait pour finalité de réduire la facture des importations des produits alimentaires et protéger la production nationale sauvagement concurrencée depuis de longues années. Ainsi, il serait question de ne plus autoriser l'importation de conserves alimentaires (confitures, pois chiches, olives?), de biscuits, de boissons fruitées, pâtes alimentaires, détergents? La liste serait en cours d'élaboration par des experts. Ce projet va certainement susciter le mécontentement du «lobby» des importateurs qui s'est constitué durant ces quinze dernières années. Si cette restriction des importations se confirme, ils n'auront qu'à se recycler estime un observateur qui relève «qu'ils en ont largement les moyens». Le projet de loi de finances complémentaire 2010 prévoirait par ailleurs de nouvelles taxes notamment sur l'importation de blé de l'étranger, les véhicules de transport, les motocycles, et les transports lourds avec remorques. D'autre part, la procédure obligatoire du crédit documentaire (Credoc) pour les importations serait légèrement assouplie. Ainsi, on avance que le gouvernement prévoit d'alléger les mesures d'importation au profit des «entreprises algériennes productives». A ce titre, elles pourraient, en cas de transactions commerciales urgentes nécessaires à leur fonctionnement (importation des matières premières, pièces de rechange?) déroger, à la procédure classique du Credoc. Le projet de loi de finances complémentaire 2010 en préparation permettrait d'avoir accès à l'équivalent de 200 millions de centimes annuellement, hors Credoc. Pour rappel, la tripartite tenue à la fin du premier trimestre 2010, avait décidé qu'une rencontre devait avoir lieu à la fin du premier semestre 2010 pour faire le point «des améliorations qui auront été dégagées au profit des entreprises productives dans l'usage du crédit documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l'amélioration du financement des petites et moyennes entreprises». Des membres d'organisations patronales se sont inquiétés de l'absence de réponse du gouvernement à des propositions faites en ce sens. L'option de 200 millions de centimes par an «hors Credoc» est donc une réponse même s'il est probable qu'ils n'en seront pas totalement satisfaits. Les choix du gouvernement continuent de susciter des appréciations contradictoires. L'expert Mourad Preure paraît convaincu du bien-fondé de la démarche du gouvernement. «L'État doit engager une politique résolue d'impulsion du tissu productif national? Pour que ce programme prenne sens, il doit s'intégrer dans une perspective globale dont l'âme est l'émergence d'acteurs nationaux compétitifs, innovants et activement impliqués dans les grands challenges d'aujourd'hui. Je pense que la volonté de l'État est d'enclencher ce cercle vertueux», déclarait-il. Mais il ajoutait : «Il reste à conceptualiser davantage ce discours et communiquer, il reste à impliquer tous les concernés». Ces derniers aspects, à eux seuls, sont un vaste programme. |
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