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Ça marche pour la friperie

par M. Abdelyakine

Importée de Tunisie, du Canada, des Etats-Unis et d'Asie, la friperie ou les vêtements usagés constitue désormais le palliatif pour une grande majorité de la population en matière d'habillement compte tenu des prix attractifs. Le recours à la fripe est ainsi devenu par ces temps de crise, un passage obligé et rend, pour ainsi dire, d'énormes services aux petites bourses. En effet, au vu des prix affichés dans les magasins de vêtements de la ville, s'habiller revient de nos jours à se ruiner, surtout pour les familles nombreuses.

Donc pour faire quelques économies, la solution est vite trouvée: la friperie dont les prix sont très abordables que ce soit dans ces magasins qui se sont spécialisés dans la vente en détail, ou encore au niveau des marchés hebdomadaires des communes du Khroub, de Aïn Smara ou encore celle de Hamma Bouziane. Ce sont des centaines de personnes qui visitent les étals de ces marchés, à la recherche de la bonne occasion car, en plus du prix, les vêtements qui sont proposés sont souvent d'une qualité appréciable, voire même presque neufs. On peut trouver des vestes de 300 à 600 dinars, des pantalons à 400 DA, des T-shirts à 200 DA, des chaussures à 100 DA, etc.

Rencontré au niveau du marché de Aïn Smara, un père de famille qui fouillait dans un tas d'habits usagés nous dira «depuis que la friperie est entrée chez nous, j'arrive à m'en sortir sur le plan financier. Avec seulement 2.000 dinars, je peux habiller mes deux enfants de la tête aux pieds». Même son de cloche chez une femme d'un certain âge : «Je viens régulièrement ici pour acheter des habits. Ce n'est pas cher, et on peut trouver des occasions à ne pas rater. J'ai six enfants et la paie très modeste de mon mari ne nous permet pas d'acheter du neuf».

A ce propos, un commerçant qui tient un magasin sur la devanture duquel est inscrit «friperie de luxe» situé en plein centre-ville de Constantine, nous dira «on reçoit toutes les catégories de personnes, et on fait des affaires. Le marché de la friperie a connu une nette évolution depuis quelques années, et le chiffre d'affaires est très intéressant, ce qui explique la multiplication des boutiques spécialisées dans ce commerce, qui se livrent, il faut le dire, une concurrence ardue pour se maintenir, et chacun a sa façon de faire la publicité pour attirer les clients». Un autre commerçant renchérit: «J'avais un seul magasin de chaussures d'occasion, mais comme cela marchait bien, j'en ai ouvert un deuxième».

Les boutiques grouillent de monde, et tout un chacun cherche à dénicher la bonne affaire et à moindre coût. «Il est vrai qu'on peut trouver un vêtement presque neuf, nous dit une jeune fille, mais ce n'est pas toujours le cas malheureusement». Et d'ajouter que certains habits usagés commencent à faire partie du domaine du luxe puisque les prix proposés sont parfois élevés. La friperie appelée communément «el bala» a encore de beaux jours devant elle, car elle est devenue aujourd'hui un commerce à part entière. Il faut souligner, précisent des commerçants, l'interdiction faite par les services sanitaires de tout linge de corps et des visites régulières des services du commerce sont faites.