La tenue du second sommet algéro-italien, probablement en automne
prochain à Alger, se précise. Le chef de la diplomatie italienne Franco
Frattini, en visite à Alger, à l'invitation de son homologue algérien Mourad
Medelci, a indiqué hier mercredi «avoir transmis au président de la République,
M. Abdelaziz Bouteflika, le souhait du président du Conseil des ministres
italien, Silvio Berlusconi, de venir en Algérie pour prendre part au 2e Sommet
algéro-italien». Franco Frattini a précisé, dans une déclaration à la presse,
avoir «confirmé le souhait du président du Conseil des ministres Berlusconi de
venir en Algérie pour prendre part au prochain sommet algéro-italien». M.
Frattini était porteur d'une lettre de M. Berlusconi au Président Bouteflika
qui, a ajouté le ministre italien, a proposé une date pour organiser avant la
fin de l'année, probablement en automne à Alger, le 2e sommet bilatéral. Cette
date, nous allons la transmettre rapidement au bureau du Premier ministre»,
a-t-il souligné.
Le second sommet algéro-italien
avait été annoncé au mois de mai dernier, lors de la visite de la secrétaire
d'Etat italienne aux Affaires étrangères, Mme Stefania Craxi. La préparation de
ce sommet, auquel les deux parties accordent une grande importance, tant sur le
plan du renforcement de la coopération économique, politique et de défense, que
par rapport à l'actualité internationale, est en fait, au menu de la visite de
M. Frattini à Alger. Et plus concrètement, les Italiens veulent devenir le
principal partenaire économique de l'Algérie, qui va mettre en chantier, pour
les cinq prochaines années, des projets d'une valeur de 286 milliards de
dollars. C'est en fait un des points évoqués par le chef de la diplomatie italienne
avec ses interlocuteurs à Alger, notamment avec le Président Bouteflika. Un
plan de charge de plus de 280 milliards de dollars pour les entreprises
italiennes, encore sous le coup de la dépression économique qui lamine
l'Europe, est pratiquement une extraordinaire bouée de sauvetage, un «don du
ciel» pour l'économie de la Péninsule. Et M. Frattini l'a bien précisé lors de
ses entretiens à Alger. Ainsi, il a précisé avoir évoqué avec le Président
Bouteflika, outre les relations bilatérales, l'intérêt des entreprises
économiques italiennes à participer plus fort que par le passé et de manière
beaucoup plus structurée, au développement de l'Algérie». L'Italie est
«intéressée» par le plan quinquennal 2010-2014, a t-il affirmé. L'Italie est,
grosso modo, le second grand partenaire économique et commercial de l'Algérie,
derrière la France. A fin mai 2010, l'Algérie a exporté, principalement des
produits d'hydrocarbures, pour une valeur de 451 millions de dollars US, et a
importé pour une valeur de 227 millions de dollars US. Bon an, mal an, les
échanges entre les deux pays dépassent les 2 milliards de dollars. Outre le
secteur énergétique, qui constitue l'un des grands axes de la coopération
algéro-italienne avec le gazoduc Transmed et prochainement le Galsi et plus de
8 milliards de mètres cubes de gaz exportés par an vers l'Italie, le secteur de
la PME-PMI, l'industrie, sont les grands créneaux de la coopération économique
entre les deux pays. En matière de défense, la coopération est là également,
intense, notamment dans la fourniture d'équipements et de matériels militaires.
Des contrats dans l'aviation et la marine sont également en train d'être
examinés entre les responsables militaires des deux pays.