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Les boulangers réclament un prix juste

par Amine L.

« La production et la distribution du pain vit une véritable crise en Algérie.» C'est ce qu'a affirmé, hier, Youcef Felfat, président de l'association nationale des artisans boulangers, sur les ondes de la chaîne I.

L'invité de la radio impute cette crise à la persistance de «la vague des fermetures en cascade

des boulangeries à travers plusieurs wilayas en raison de la cherté des intrants utilisés dans la fabrication du pain.» Autre point qui attise le mécontentement de l'association des boulangers : «Les interminables sanctions démesurées qu'infligent les contrôleurs des directions du commerce aux artisans boulangers».

Alors, une crise de pain se profile ? Voilà qui n'arrangerait pas du tout le consommateur surtout quand on sait que le mois sacré du Ramadhan s'approche à grands pas. L'invité de la chaîne I fait en tout cas état de «l'intention d'un grand nombre de boulangers de cesser leur activité à cause de la cherté du prix de l'électricité et de la hausse des charges salariales des ouvriers employés dans les boulangeries». «2000 boulangers ont mis la clé sous le paillasson, ce qui représente 30% du nombre global des boulangers en activité à travers le territoire national», révèle M. Felfat. Et ce dernier de dénoncer «la démesure» qui caractérise les sanctions qu'infligent souvent les agents de contrôle des DCP aux boulangers.»

Et l'invité de la radio d'appeler ces agents de l'administration à «réserver un traitement spécifique aux boulangers».

Tout en écartant toute idée de débrayage des boulangers, M. Felfat affirme que ces derniers attendent des pouvoirs publics une réponse à leur doléance de diligenter une commission technique pour évaluer les coûts de revient du pain afin de proposer un nouveau prix du pain qui tiendrait compte des charges onéreuses auxquelles font face les professionnels. Et d'appeler à l'application «d'un prix juste du pain, soit un prix qui subirait une hausse de

près de 12% de la marge bénéficiaire des boulangers».

De son côté, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), à laquelle est affiliée la Fédération des boulangers, a, maintes fois, manifesté son hostilité à toute idée de débrayage qui coïnciderait avec le mois de Ramadhan. C'est ce qui a été

réaffirmé récemment à Constantine lors d'une assemblée générale des boulangers.

Ce conclave a néanmoins permis à la corporation des boulangers d'exprimer son inquiétude face à une conjoncture qualifiée «d'extrêmement préoccupante».

«Sur les 518 artisans boulangers inscrits au registre du commerce à Constantine, seuls 230 sont en activité. Plus de la moitié a préféré baisser rideau», s'alarmait le SG du syndicat des boulangers affilé à l'UGCAA.