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Un quota de 1.300 logements pour bientôt: 261 familles relogées à haï Ennour et haï El-Yasmine

par Houari Barti

Il est 7 heures du matin. Le vieux quartier d'El-Hamri commence à peine à reprendre vie. C'est une belle journée ensoleillée qui s'annonce. Une journée particulière. Plusieurs dizaines de familles habitant du vieux bâti se préparent à déménager vers des logements décents à haï Ennour et haï El-Yasmine, à Oran-Est.

L'opération, qui en est à sa quatrième tranche, concerne cette fois-ci 261 familles à reloger, originaires de différents quartiers de la ville. C'est un rêve qui se réalise pour ces familles auxquelles la vie vient enfin de sourire. Une délivrance.

A El-Hamri, on s'active comme on peut. Tout le monde met la main à la pâte, même les enfants. Qu'on soit homme ou femme, chacun apporte sa contribution, même si les services de la commune d'Oran ont mobilisé agents et camions de transport pour assurer le déménagement des familles. Des scènes de joie qui contrastent avec l'indescriptible déception des familles dont les noms ne figurent pas dans la fameuse liste des «heureux élus» au relogement.

Combien sont-elles ? Personne ne connaît le nombre de ces personnes déchues avec précision. Sauf peut-être les services de la daïra qui sont chargés de traiter les recours de ces familles. En tout cas à El-Hamri, il y aurait quelque huit familles qui sont dans cette situation. Nous avons rencontré l'une d'elles à la rue Benchechou. Un jeune couple qui habite depuis 2007 au premier étage de l'immeuble n° 25. La jeune épouse est assise par terre. Quand son mari commence à nous raconter son cas, elle éclate en sanglots. On nous explique que la liste des bénéficiaires a été élaborée sur la base d'un PV de la Protection civile datant de 2004. C'est ce qui explique, selon le mari, le fait que son nom n'y figure pas, en dépit de tous les recensements dont il a fait l'objet durant les trois dernières années. Néanmoins, l'espoir d'être réhabilité persiste toujours, grâce à la procédure de recours qu'il compte introduire au niveau de la daïra.

Un autre habitant du 25, rue Benchechou est dans la même situation. Lui aussi encourt le risque d'être jeté à la rue. Son seul tort, selon lui, c'est qu'il est célibataire, en dépit du fait qu'il soit locataire dans cet immeuble privé depuis 13 longues années. Lui aussi compte utiliser son droit de recours. En mi-journée d'hier, des informations, non confirmées de source officielle, ont fait état d'incidents sans gravité. Des familles, estimant avoir été écartées «injustement» de cette opération de relogement, auraient menacé de faire exploser une bonbonne de gaz. Mais la sagesse a fini par prendre le dessus.

A l'autre extrême de la ville, dans sa partie Est, c'est presque une nouvelle ville qui a été érigée. A haï Ennour, nous avons rencontré des familles venues d'Eckmühl, de St Eugène, de Derb et d'El-Hamri. Pour beaucoup, c'est un moment de découverte. Pour d'autres, un moment de retrouvailles avec d'anciens voisins de quartier relogés lors des précédentes opérations. «Mes félicitations, Filali. Tu as eu de la chance. Tu as été affecté dans une cité tranquille», lance une femme qui connaît, semble-t-il, assez bien la cité et ses habitants, à l'un de ses anciens voisins du quartier de Derb, qui s'attelait à faire monter ses effets vers son nouveau logement. L'homme en question n'avait vraisemblablement pas beaucoup de temps pour lui rendre la pareille. Il se contente d'un sourire discret et reprend sa besogne.

Un vieux observe, debout devant l'entrée de l'immeuble Bt-J2. Il est venu lui et sa famille du quartier d'Eckmühl, précisément de la rue des Frères Adjal, où il a vécu durant pas moins de 43 années. Toute une vie avec ses souvenirs, ses moments de bonheur et de tristesse qui s'achève. Et une autre qui commence.

A noter que l'opération de relogement «Spécial vieux bâti» a été entamée en fin d'année dernière. Elle prévoit à terme la distribution de près de 1.000 logements. Actuellement, elle en est à sa 4e tranche. Probablement l'avant-dernière avant sa clôture. Pourtant, le nombre de bâtisses menaçant ruine à Oran est encore élevé. Pour l'éradication totale de ce problème du vieux bâti à Oran, il demeure impératif de lancer d'autres opérations de relogement, tout en veillant à lancer les opérations de réhabilitation des immeubles qui peuvent l'être. D'autre part, un autre quota de 1.300 logements sociaux sera bientôt attribué dans le cadre de ce programme, qui se poursuivra «dès réception des nouveaux immeubles», a indiqué le chef de la daïra d'Oran. S'agissant des recours introduits par des postulants non retenus parmi les bénéficiaires relogés mardi, «tous les dossiers seront examinés», a expliqué le responsable.

De son côté, le directeur général de l'OPGI d'Oran a rappelé que 800 familles ont été déjà relogées dans le cadre de ce programme, ajoutant que 173 logements sociaux ont été également distribués dans la daïra de Gdyel et 120 autres à Oued Tlélat.