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Pour ce jeune garçon de 13 ans qui a eu un
bras foulé et six points de suture à la tête suite à une dispute qu'il ait eu
en ce début de semaine avec son copain de même âge, la bagarre s'est bel et
bien terminée et oubliée depuis une demie journée déjà. Loin s'en faut
malheureusement pour le copain en question car celui-ci revient à la charge de
la manière la plus cruelle. Insoucieux, le blessé, encore pansé, vaque à ses
occupations quand il reçoit, d'une manière la plus inattendue, un coup de
couteau qui lui perce le coeur. Un coup qui est d'une rare précision et qui
semble être calculé pour qu'il soit fatal. L'infortuné qui perd beaucoup de
sang a été admis en urgence à l'hôpital dans un état comateux. Devant l'état
considéré très critique du malade qui nécessite une intervention extrêmement
rapide et le cas rare de la blessure (ventricule transpercé) pour laquelle
l'intervention est très délicate, l'équipe chirurgicale locale se trouve confrontée
à un dilemme : opérer le malade avec les moyens de bord et une équipe qui n'est
pas spécialisée dans ce genre d'intervention avec tous les risques que cela
comporte (la réaction négative des parents du malade lors d'un échec n'est pas
à écarter) ou l'évacuer vers le CHU de Tlemcen avec le risque certain que le
malade trépasse avant d'y arriver. Le choix était évident pour l'équipe
chirurgicale et à sa tête le chirurgien Kheriss Mustapha, laquelle l'admet au
bloc opératoire et aborde sans hésiter le thorax. Selon ce dernier, l'opération
s'est d'emblée annoncée compliquée avec deux arrêts cardiaques lors des tâches
préopératoires et un ventricule gauche percé. Le geste s'est finalement avéré
sauveur grâce à l'engagement d'un groupe médical dont les membres se sont
appliqués chacun dans son domaine. La plaie du ventricule a été suturée avec
succès ce qui a sauvé le malade d'une mort certaine que la perte abondante de
sang aurait provoquée. Le jeune garçon qu'on a retrouvé tout en sourire à
l'hôpital est somme toute un miraculé qui redémarre dans une nouvelle vie grâce
à un personnel dévoué qui malheureusement n'est pas considéré à sa juste valeur
aussi bien matériellement que moralement.
A la question de savoir si l'administration a réagi suite à cette responsabilité prise pour sauver une vie humaine et le succès qui s'en est suivi, c'est silence radio chez l'équipe. Un silence qui en dit long sur les conditions du médecin dans les établissements publics? Mis à part la maman du miraculé qui n'avait que des «dâaoui» et son sourire pour manifester sa gratitude ou bien le directeur de l'établissement qui a manifesté toute sa disponibilité et son soutien lors et après l'intervention, aucune marque de reconnaissance sous aucune forme que ce soit n'est venue conforter l'équipe dont le principal acteur, en l'occurrence le chirurgien qui mérite un grand hommage, touchera environ 800 DA dans quelques mois ! |
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