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L'ETO, une entreprise sous perfusion

par Salah C.

A la lecture du projet du budget supplémentaire pour l'année 2010 adopté lors de la seconde session ordinaire de l'APW, il ressort que des entreprises publiques industrielles et commerciales (EPIC) sous tutelle de la wilaya continuent d'être soutenues financièrement par les pouvoirs publics. C'est l'exemple des EPIC Oran Propreté et ETO qui continuent de broyer du noir et qui n'arrivent pas à assurer leur autonomie financière alors que, par définition, une EPIC devrait voler de ses propres ailes. Pourtant, à sa création, l'ETO dépendant de l'ETUSA, les usagers des transports urbains voyaient en elle un instrument de régulation qui pouvait revenir à la norme, notamment dans les rangs des opérateurs privés, certes appelés à la rescousse, mais ayant exercé en toute anarchie, notamment après la mort de l'ancienne régie communale. La dernière mesure prise par la tutelle d'augmentation du prix du ticket à 15 DA est une autre preuve que la jeune entreprise doit faire face à des charges financières importantes et que les recettes restent encore dérisoires en dépit du fait que ses responsables ont tenté de contourner la faiblesse de la flotte estimée à 50 véhicules et qui pourtant devait être renforcée pour investir d'autres lignes désertées par les privés. Mais de cela, rien n'a été concrétisé. Pire, l'ETO s'est vu imposer le téléphérique, un équipement obsolète et qui reste sous utilisé. Que dire aussi du vieillissement du parc roulant et qui exigerait une plus grande maintenance et par conséquent des charges supplémentaires ? Il y a une année, et concernant les perspectives de développement de l'entreprise, M.Agouni, le DG, a estimé que « la balle est dans le camp des pouvoirs publics, notamment pour l'acquisition de nouveaux bus dans l'objectif d'investir d'autres lignes, notamment celles en souffrance, et ce pour répondre aux nombreuses sollicitations d'usagers». Par ailleurs, notre interlocuteur avait précisé que «si pour le moment la question de la maintenance du parc roulant ne se pose pas avec acuité, elle pourra l'être à l'avenir. Ce segment viendra peser lourd dans le budget de l'entreprise déjà déséquilibrée en raison de la masse salariale qui en absorbe plus de 50%». Ceci étant, la pérennité de l'entreprise ne dépend pas seulement des efforts de gestion, vu que les méthodes de fonctionnement sont, selon M.Agouni, modernes et pour preuve, l'entreprise, comme il avait tenu à le préciser, a été félicitée par l'ambassadeur de Belgique à Alger lors de sa visite au siège de l'entreprise dans la mesure où toute la flotte provient du constructeur belge Van Hool. Le premier responsable de l'ETO avait laissé entendre que «cet effort peut s'avérer vain si parallèlement les responsables aussi bien locaux que centraux ne décident pas de mesures concrètes pour son développement».