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On n'en finira jamais à Chetouane de se
lamenter sur la saleté de la ville mais jamais aucune autorité n'a instruit une
plainte de citoyen atteint par les dangers de la pollution domestique.
Et pourtant, ils sont nombreux à être victimes des dangers de l'environnement. A Aïn El Houtz, dans la daïra de Chetouane, un homme vient d'être hospitalisé parce qu'il a trop inhalé les odeurs nauséabondes émises par les évacuations des eaux usées à même le chemin. A même le chemin justement, parce que voilà plus de 6 mois que la voie qui mène vers les vieilles habitations et qui gardent toujours le charme tlémcenien d'antan est un véritable chantier. Bizarrement, les travaux de nivelage et de bitumage se sont arrêtés net devant la maison d'un membre de l'APC. C'est ce qui a choqué et fait jaser les riverains qui se sont plaints à deux reprises au président de l'APC. A deux reprises, ils n'ont réussi à dégotter que des promesses qui n'ont, jusque-là, jamais étaient tenues. Il reste quelque 150 mètres à viabiliser et à bitumer mais rien n'a été fait et il n'est pas question qu'on ramène le engins, se disent les habitants de Aïn El Houtz, pour cette partie du village qui commence à la limite du domicile d'un membre de l'APC de Chetouane. «Ils font des projets qui leur vont sur mesure. Ils ne pensent jamais à la population. Notre rue est devenue une véritable décharge parce que les travaux n'ont pas été achevés. Et pourtant, Aïn El Houtz fait partie du plan de Tlemcen capitale de la culture islamique. A part la rénovation du mausolée de Sidi Slimane et le bitumage de la rue qui y mène, l'APC de Chetouane n'a rien entrepris pour les habitants de Aïn El Houtz, nous dira, en colère, l'un des habitants de cette dernière localité. Tant il est vrai qu'à la périphérie de la capitale des Zianides se dresse «majestueusement « (l'adjectif est peut-être trop fort) l'un des plus vieux villages de la région. On y accède par une route sinueuse de 6 km qui traverse de vastes vergers. Les maisons de naguère éparses au milieu d'espaces verts qui conférèrent le doux vocable de sources au poisson tant il est vrai que les Houtis vivaient dans une atmosphère d'insouciance et de quiétude. Et jusqu'à un passé proche, les citoyens s'accordaient à dire que ce gros bourg garderait toujours son cachet rural grâce à cet environnement idéal. «On y allait autrefois, pour prendre un café dans ces vieux estaminets, faire provisions de légumes et fruits frais et on y revenait rassasiés d'air pur, de fraîcheur des ombres sous les arbres. Tout allait bien et tout se faisait en concertation. Quand l'un touchait, tassait la terre du seuil de sa maison, il le faisait même pour son voisin. Maintenant c'est différent, on ne goudronne que les espaces près des maisons des responsables de l'APC. Mais c'était autrefois, avant que les décisions ne soient prises dans un bureau par des gens qui ne pensent d'abord qu'à leur bien-être. Autres temps, autres mœurs», nous lancera le fils du patriarche du plus vieux village de Tlemcen. Ces gens qui nous ont interpellés pourront vivre, certainement, sans leur part de goudron mais rien ne pourra leur enlever de la tête que tout se fait, dans l'APC de Chetouane, par le favoritisme le plus total. |
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