Les techniciens et observateurs les plus avertis s'accordent à dire que
l'équipe nationale avait tous les moyens de se qualifier au deuxième tour du
Mondial. Ce qui est vrai, compte tenu de l'effectif très riche dont dispose la
sélection algérienne. Et dire que d'autres joueurs, comme Chakouri, Amri et
Metref, pour ne citer que ceux-là, seront appelés prochainement en sélection.
Rabah Saâdane a expliqué que le point négatif de l'équipe demeure
l'inefficacité de son compartiment offensif. Ce qui est vrai, mais il faut
rappeler que le coach national a toujours préparé ses joueurs à la défaite.
Avant la CAN-2010 d'Angola, Saâdane avait étonné l'opinion publique sportive en
affirmant qu'il ne fallait pas s'attendre à des miracles de la part de cette
équipe qui n'allait pas dépasser le premier tour. Finalement, elle avait
atteint les demi-finales ! En Coupe du monde, il s'est contenté de déclarer que
l'objectif consiste en une «participation honorable». Ce minimum d'ambition
affiché par Saâdane aura été inculqué aux joueurs qui se sont contentés du peu.
L'équipe nationale pouvait aisément gagner contre la Slovénie. Saâdane ayant
surestimé l'adversaire et par conséquent sous-estimé ses joueurs. Ces derniers
avaient peur de la défaite devant une équipe qui était à leur portée.
C'est avec le même état d'esprit
que les Algériens ont joué contre des Anglais, lesquels étaient prenables. Lors
du match contre les Etats-Unis, les protégés de Saâdane avaient quelque peu osé
sans pour autant y croire. L'excès de prudence que leur a transmis l'entraîneur
a fait que les joueurs passent leur temps à défendre au lieu d'attaquer. En ce
sens, ce qui s'est passé au Mondial rappelle tristement le match Algérie-Maroc
de la CAN de Tunisie en 2004. La prudence de Saâdane, qui était coach à
l'époque, avait joué un mauvais tour à l'équipe nationale. En ce sens, il est
reproché à l'entraîneur national de ne pas prendre de risque. Une situation que
le président de la FAF avait essayé de contourner en tentant d'engager un
adjoint pouvant attirer l'attention de Saâdane sur certaines défaillances dans
le jeu. Un assistant qui aurait pu aider Saâdane à gérer le groupe, en somme.
Mais l'entraîneur national a toujours refusé un adjoint en dehors de Zoheir
Djelloul. Ce que Raouraoua n'est pas près de lui pardonner, révèle-t-on à la FAF.
Raouraoua avait fait remarquer à Saâdane que le staff technique devrait être
renforcé au même titre que l'effectif, au lendemain de la CAN -2010. Mais le
coach national ne voulait rien savoir, ajoute-t-on. Cela dit, Saâdane aura
beaucoup apporté au football national en participant à la qualification de
l'équipe au Mondial 1982 avant de la conduire en Coupe du monde de 1986 et
2010. Cependant, les mêmes erreurs ont été reproduites, regrette-t-on à la
Fédération.