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T out d'abord, un constat qui ne rendra pas heureux les férus du football
offensif. Le groupe H, où figurent l'Espagne, la Suisse, le Chili et le
Honduras, est celui où l'on a inscrit le moins de buts sur trois matches :
trois au total, loin des groupes B (8 buts) et C (7 buts). D'ailleurs, ce n'est
pas un hasard si la Suisse, avant d'encaisser le but qui lui coûtera ?
peut-être ? la qualification au second tour, venait de battre un «record du
monde» détenu par un onze spécialiste (l'Italie) en phase finale d'un Mondial.
Une platonique consolation que les partenaires de l'excellent gardien Benaglio
auraient bien aimé échanger avec le point du nul, ce qui leur aurait entrouvert
la porte de la qualification.
Ceux qui connaissent bien l'entraîneur allemand Ottmar Hitzfeld ne lui en voudront pas d'avoir revu sa conception du football. D'abord, c'est en défendant à fond qu'il a réussi l'exploit de battre l'Espagne, l'un des deux principaux favoris avec le Brésil. Ensuite, à 61 ans et pour sans doute sa dernière mission en tant qu'entraîneur, il «découvre» la Coupe du monde en tant qu'acteur. D'ailleurs, lors de ses récentes déclarations, il a clairement annoncé la couleur : «Le Chili est favori contre nous, et nous allons nous organiser en conséquence». En d'autres termes, faire bloc, être solidaires et miser sur les contres. Avec un gardien comme Benaglio qui a écœuré les artilleurs espagnols, le coach de la Nati espérait refaire le même coup et prendre option pour le deuxième tour. Cependant, dans une rencontre de football, des paramètres inattendus peuvent survenir. Pour ce qui concerne l'équipe suisse, c'est l'expulsion de Behrami, un milieu à l'activité inlassable qui exerce ses talents à West Ham, où on sait se dépenser pour la cause commune qui a pénalisé son équipe. En l'occurrence, la «faute» qui lui a valu le carton rouge nous a paru moins grave et moins évidente que d'autres qui ont émaillé les trente-deux rencontres déjà jouées. Ce qui confirme que l'arbitrage reste toujours un problème, et ce, en dépit des multiples exigences techniques et physiques de la FIFA. A ce propos, nous pouvons affirmer que certains referees n'ont pas le niveau, tant leurs erreurs sont criardes parce que mises à nu par l'œil impitoyable des caméras de la télévision. Que pouvaient faire les Suisses à dix sinon défendre encore plus? Même le capitaine Alexander Frei, meilleur buteur de la sélection, fut chargé d'effectuer un travail de pressing sur le côté gauche mais, ne s'acquittant pas bien de sa nouvelle mission, il a été remplacé à la 40e minute par Barnetta, l'expérimenté milieu de Leverkusen, lequel devait contrer les fréquentes montées des Chiliens par le flanc gauche, une source de problèmes pour les défenseurs helvétiques. Sans Behrami et sans Frei, le vétéran Nkufo était bien esseulé en attaque. Les Suisses se sont appuyés parfois sur le piège du hors-jeu mais ont fini par encaisser un but qui les a obligés à attaquer. Ce qu'ils firent très convenablement puisqu'ils ont bousculé leurs adversaires en dépit de leur infériorité numérique. La balle de l'égalisation a été loupée par le second capitaine Inler à une minute de la fin. Dans le match Portugal-Corée du Nord, un autre «record» est tombé. Depuis février 2009, le capitaine Ronaldo Christiano n'avait pas trouvé le chemin des filets! Et ce n'est pas faute d'avoir tout essayé. Les statistiques des éliminatoires de la zone Europe nous apprennent que la vedette de l'équipe du Portugal a effectué trente-cinq frappes pour zéro but! Pour cet attaquant si prolifique avec son club, le Réal Madrid, c'était devenu une véritable obsession. Il n'a retrouvé le sourire qu'après avoir, enfin, envoyé le ballon dans les filets du portier nord-coréen Ri Myong-Guk après un surprenant contrôle avec le cou! Il a ainsi participé au festin de son équipe qui aura cependant un tout autre client, le Brésil. Car, après tout, cette large victoire a été facilité - en deuxième mi-temps - par des Nord-coréens limités techniquement et qui n'ont pu suivre le rythme de la rencontre. On en arrive à cette équipe d'Espagne dont la série d'invincibilité s'est arrêtée mercredi dernier face à la Suisse et qui était dos au mur, surtout après la deuxième victoire du Chili, désormais leader du groupe. «Si on doit mourir, on mourra avec nos idées», disait Torrès face aux critiques. «El Nino» faisait allusion au jeu collectif devenu depuis plusieurs années le label de la Roja. La victoire est plutôt rassurante, car elle a dominé de bout en bout son homologue hondurienne qui eut quand même quelques occasions face au keeper Casillas. Il y a que Del Bosque a opté résolument pour la carte offensive avec le trio Navas, Torres, Villa. Le premier ailier classique a effectué moult centres. Torres n'est pas rétabli et n'a pas retrouvé le coup de rein dévastateur qui est le sien, alors que Villa a rempli sa mission, en inscrivant les deux buts. Ce que Del Bosque devrait retenir avant de désigner le tireur des penalties, c'est que David Villa a déjà failli dans cet exercice lors des éliminatoires. Compte tenu de ces données, c'est plutôt rassurant pour cette équipe d'Espagne au jeu si agréable et collectif. Rendez-vous vendredi prochain pour un explosif Espagne-Chili. Le vaincu risque de rentrer plus tôt à la maison. |
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