Prévoir? et prendre les bonnes décisions
à temps. Le Sheraton d'Oran l'a appris à ses dépens face à Sonatrach? A trop
vouloir prêter aux riches sans songer aux mauvaises hypothèses - la règle
première du prospectiviste est d'imaginer le pire - on ne se retrouve qu'avec
des manques à gagner. Et des regrets. Idem à l'échelon de l'Etat où, malgré les
pathétiques alertes des entrepreneurs privés - Ah, les méchants qui voulaient
protéger «leur monopole» et qui se retrouvent, quelques années plus tard,
accusés d'être les «alliés du Medef» -, on n'a pas anticipé que l'accord
d'association avec l'Union européenne allait se traduire par une explosion des
importations. Aujourd'hui, l'Algérie donne l'impression de ne savoir qu'en
faire. En vertu de la règle «Pacta sunt servanda», l'accord d'association n'est
révisable que suivant les mécanismes qu'il a prévus à cet effet. Le fait que
ses résultats n'aient pas été à la hauteur des espérances n'est pas suffisant
pour le remettre en cause. Les déclarations «fermes» de l'ancien ministre du
Commerce étaient «HS». Au Luxembourg, pour le conseil d'association, on s'est
contenté d'un accord a minima. L'accord d'association, avec ses désavantages
présumés, reste en vigueur. Les juristes traduisent le principe «Pacta sunt
servanda» de manière claire : les traités «sont ce que les auteurs ont voulu et
seulement ce qu'ils ont voulu et parce qu'ils l'ont voulu». D'où l'intérêt de
savoir clairement ce que l'on veut?
On est bien entendu dans l'intelligence
économique qui, selon Jean-Louis Levet, directeur de l'IRES (voir le site
Maghreb Emergent), se fonde, non sur la rétention de l'information mais sur sa
bonne circulation. Ainsi que l'explique la DGA de la Satim, au sujet des
retards de la monétique en Algérie par rapport aux voisins, technologiquement
on n'a rien à leur envier mais «en termes de mentalité, il faut que ça évolue».
Un constat on ne peut plus pertinent? et généralisable. D'où l'importance des
thèmes évoqués par Mourad Preure. Ils concernent l'énergie et Sonatrach - donc
toute l'économie du pays - et les bonnes évaluations à faire pour prendre,
aujourd'hui, les bonnes décisions. Et éviter de se retrouver plus tard, comme
c'est le cas de l'accord d'association, en train de ressasser de
l'insatisfaction sans pouvoir réellement changer les choses.