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En ces moments où l'horizon n'est pas plus loin que la
limite des orteils, la bravoure côtoie, sans même frissonner, la lâcheté et la
sagesse n'est plus différente de la folie. Plus rien ne diffère de rien, et
tout a tendance à devenir similaire. Le bourreau imperturbable se transforme en
marchand de rêve. Le sage se cache la tête à la vue du droit, et le mendiant
s'adonne aux plus folles largesses. Lorsque des jambes et des pieds cramponnés
gèrent nos émotions en nous miroitant l'avenir heureux accroché au sifflet
d'une fin de partie de foot et les analyses commencent à ressembler à des
piétonnières où les médiocrités s'entrecroisent, il est inconcevable de
chercher à réveiller une conscience trop paresseuse, et il est inutile de
vouloir lui changer la position fœtale dans laquelle elle se sent si bien.
Lorsque le chercheur de balle se transforme en héros national, lorsque le chercheur universitaire a moins de valeur qu'un ramasseur de cuir rond! Lorsque le chemin de la quiétude est conditionné par les hors-jeu, les coups francs, les cartons jaunes ou rouges. Lorsque la vérité de fond, fond sur la pelouse des passes courtes à l'algérienne et le chagrin ne dure que le temps d'être consolé par une rencontre de foot. Là les alpinistes estropiés peuvent continuer leur ascension, piétinant nos montagnes, nos maquis d'antan. Alors, consommons, en attendant, la joie du score contre les Britanniques. La Coupe du monde pourrait ressembler à la fin du monde quand on sera confrontés à nos véritables problèmes, quand les scores laisseront parler les bilans alors là? Si, Do, Ré, Mi? vous chantiez ? dansez maintenant ! |
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