|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les plages situées dans la baie d'Arzew
notamment celles de Sidi Mansour, El Mactâa, Stidia, Oureah et Les Sablettes
sont quotidiennement exposées au phénomène du dégazage et du déballastage
provoqués par les navires en rade, principalement les tankers, provoquant une
réelle menace pour la faune, la flore et même pour l'être humain, et ce, face
au silence des autorités compétentes. Ce vendredi au niveau de l'ancienne plage
de Stidia, à 09h du matin, plusieurs flaques d'huiles et de détritus visibles à
300 m du virage, s'approchaient de plus en plus de la plage, encouragés par des
vents d'Est de faible intensité. Une demi-heure plus tard, à peine, la petite
plage de cette localité balnéaire était entièrement recouverte de grandes
plaques de couleur blanchâtre dégageant une odeur nauséabonde couplée d'huile
et de pétrole. Devant ce spectacle désolant qui prend d'année en année de
l'ampleur, plusieurs baigneurs se sont résignés à se mettre à l'eau. A Mers El
Hadjadj, dans la wilaya d'Oran, plusieurs baigneurs ont signalé l'apparition de
lésions cutanées, se manifestant en petits boutons rouges, sur leurs corps,
depuis l'ouverture de la saison estivale. Par ailleurs, un pêcheur de la région
de Mostaganem, nous a souligné que le poisson reste la première victime de
cette pollution marine provoquée par les rejets des navires.
Des dizaines d'individus sont régulièrement capturés morts dans les filets, dégageant une forte odeur d'huile. Selon un expert marin, ce phénomène de pollution marine est dû, en premier lieu, au déballastage provoqué par les pétroliers qui, en évitant de naviguer à vide, procède au remplissage des cuves avec l'eau de mer dans le but de fortifier le tirant d'eau et alléger le tirant d'air. En accostant dans leurs ports d'attache, ces derniers vident leurs cuves de leur contenus chargés de résidus de pétrole, ce qui provoque des marées polluantes sur nos côtes, notamment celles de la baie d'Arzew. L'autre problème, selon cet expert, consiste en des rejets d'huiles légères par les méthaniers et autres navires en contradiction avec la convention de navigation marine 77/78 obligeant tous les navires à effectuer leurs vidanges d'huile à l'intérieur des ports qui sont tous équipés d'installation pour la circonstance. Mais nombreux commandants de bord vidangent leurs navires en pleine mer, encouragés par l'inertie des autorités. La convention 77/78 autorise, cependant, les navires à vider 6 tonnes d'huiles représentant 15 P.M.M. mais uniquement dans les mers ouvertes, tels les océans. Nous avons appris, également, qu'il est même interdit de jeter en mer tout plastique, fardage et détritus qui devront, par contre, être déchargés au niveau du port réceptionnaire pendant l'amarrage du navire. Seule la nourriture est autorisée à être jetée en mer. En plus du déballastage, le dégazage qui consiste à diminuer les quantités de gaz dans les soutes des navires est le phénomène le plus dangereux venant de nos mers. Les plus hautes autorités sont vivement interpellées pour mettre fin à ce phénomène qui agresse, de jour en jour, nos côtes. |
|