Les violentes
inondations du 02 juin 2001, ont conduit les responsables locaux à enserrer les
quelques 200 familles dans une zone rocheuse dénommée «El Menkoubines».
Aujourd'hui, faute d'un aménagement urbain fiable, cette cité déterre les
souffrances et l'enclavement. Marginalisée depuis des décades, vérité que nul
ne peut nier ou occulter.
Dans cette anse de petits logements
construits à la hâte, les citoyens sinistrés de la querelleuse Crue du 02 juin
2001, y vivent malgré eux, en dépit d'une multitude d'ambiguïtés. Les facteurs
ayant conduit à cet état navrant sont le laisser-aller des autorités concernées
en premier lieu. Les 1200 âmes de la cité «El Menkoubines», située dans le
vaste espace de Touzouz, à 9 km du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa, vivent
le moins que l'on puisse dire à «l'ère de la pierre taillée» et dans des
conditions primaires et sont dépourvues de tous types d'aménagements urbains
adéquats : ni réseau d'assainissement des eaux usées, ces pauvres citoyens ne
disposant que de fosses sceptiques et la hantise d'une grave épidémie liée à la
consommation, n'est pas à exclure, puisque par endroits, les eaux usées se
mélangent à l'eau potable, compte tenue de la vétusté du réseau AEP, ni
bitumage des rues et ruelles, ni éclairage publique. Déshéritée, située dans
une zone rocheuse, la cité en question, hormis quelques petits espaces verts,
est restée en marge du développement. Faute d'activité économique et projets
d'investissement, rongés par le chômage, quelques jeunes et adultes se roulent
à longueur de journées les pouces. Le désoeuvrement, l'inactivité, la routine
sont les maîtres des lieux. Par ailleurs, Mr. Brahim Elouaer, président de
l'association de Touzouz, tient à nous faire part de la galère de nombreuses
familles et déclare en substance : Touzouz en général et El-Menkoubines, en
particulier, sont les seuls endroits qui ne possèdent pas d'activités
commerciales. Les huit locaux commerciaux construits dans le cadre de l'emploi
des jeunes ne sont pas encore attribués à ce jour! En dépit des aléas du
transport public, la totalité des citoyens se déplace jusqu'au centre-ville de
Ghardaïa, afin de s'approvisionner. Une bonne partie des habitants vit des
subsides des pensions : vieillesse, retraite ou grâce aux dons et à la
solidarité de la communauté. L'activité socioéducative n'est pas non plus le
point fort des lieux. L'éducation se caractérise par une situation peu
enviable. Seule, une école primaire existe! Les habitants de Touzouz en général
déplorent l'inexistence de la moindre couverture sanitaire. Dans le tout petit
dispensaire de la cité, vous ne trouverez ni infirmier ni médecin, pour la
simple raison qu'il est fermé depuis plus d'une année, sans que personne ne
cache les motifs? A défaut donc de cette couverture sanitaire indispensable, le
pauvre citoyen sera contraint d'aller jusqu'au centre-ville de Ghardaïa, pour
se soigner en cas d'une morsure de scorpion ou de vipère. Quant aux activités,
culturelles et sportives, les lieux affichent une indigence totale puisqu'ils
ne bénéficient, selon les jeunes de la cité que d'une petite aire de jeux.
Cependant, qui a intérêt à casser ces acquis de la jeunesse? Pourquoi ce manque
d'initiatives de la part des autorités locales, pour améliorer les conditions
de vie et le bien-être commun d'une population marginalisée de Touzouz?
Pourquoi cet état d'abandon et ce sentiment de faillite? Autant de questions
qui méritent d'être posées. Au fait, est-ce vraiment une affaire de moyens ?