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L'engagement personnel du président de la FIFA, le Suisse
Joseph S. Blatter, en faveur de l'organisation d'une Coupe du monde de football
sur le contient africain a pesé pour beaucoup sur le vote qui a permis à
l'Afrique du Sud d'abriter celle de 2010, dont le coup d'envoi a été donné hier
à Johannesburg.
Au poste qu'il occupe et avec les moyens financiers dont il dispose, son lobbying pour la candidature africaine a été efficace. Blatter «l'Africain» a donc toutes les raisons d'être satisfait que l'élite du football mondial soit pour la première fois réunie en terre africaine. Celle, bien sûr, qui confirme qu'il a vu juste en soutenant que l'Afrique renferme le potentiel qui lui permet de prétendre à l'organisation correcte de l'évènement sportif de taille planétaire qu'est la Coupe du monde de football. Mais aussi celle que son engagement en faveur de la candidature sud-africaine va lui rapporter au plan électoral pour le cinquième mandat qu'il vise à la tête de la FIFA. Il ne fait aucun doute en effet que l'activisme manifesté par le président de la FIFA au profit de la candidature sud-africaine a eu pour véritable enjeu cet objectif électoral, bien plus que l'empathie réelle ou supposée que le Suisse cultiverait à l'égard du continent noir. Dans la course à l'élection du futur président de la FIFA, prévue en 2011 mais dont les grandes manœuvres ont commencé jeudi à Johannesburg en coulisses du congrès de l'instance footballistique international, Blatter escompte recevoir l'appui reconnaissant de la cinquantaine de voix du continent africain à sa candidature pour un cinquième mandat successif à la tête de la FIFA. Il faut reconnaître à Blatter d'avoir habilement manœuvré pour faire de sa réélection en 2011 une probabilité plus assurée. Le président en exercice n'a pas travaillé pour sa candidature en comptant uniquement sur le capital «sympathie» que lui vaut son engagement en faveur d'une Coupe du monde «africaine». Il a d'autre part œuvré à faire entrer dans les caisses de la FIFA un faramineux dividende financier, notamment par le biais des droits TV et des sponsors qui lui permettent de s'assurer la majorité électorale nécessaire au moyen de contreparties sonnantes et trébuchantes irrésistibles. Et c'est en cela qu'est le côté «sombre» des présidences assumées par Joseph S. Blatter. Que le Suisse ait beaucoup fait pour le football mondial n'est pas à nier. Mais il est incontestable aussi que sa gestion au plan financier de ce sport a donné lieu à de «glauques» opérations dont ont profité des responsables de la FIFA et de fédérations nationales à de tout autres fins que la promotion du football. C'est pourquoi la réélection de Blatter sans qu'il soit procédé à un audit sans complaisance de sa gestion des finances de la FIFA heurtera à coup sûr les esprits attachés au principe qu'il est indispensable que le sport roi de la planète soit débarrassé de ce chancre qu'est le mercantilisme outrancier auquel il donne lieu. |
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