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Quand la solitude persiste

par Rabah Benaouda

Ils étaient un peu plus d'une? cinquantaine de personnes, la plupart des jeunes, à? remplir cette vaste salle de spectacles de la Maison de la Culture Hacène El-Hassani de Médéa à l'occasion de cette soirée musicale qui entrait dans le cadre de la célébration de la «journée nationale de l'artiste», dédiée au regretté Ali Maachi, le 08 juin de chaque année.

 Une cinquantaine de jeunes qui ont voulu, malgré tout, témoigner leur gratitude à tous les artistes algériens à travers cette excellente troupe musicale de la Maison de la Culture Hacène El-Hassani de Médéa qu'emmenait cette fierté de la ville de Médéa, Ahmed Achab en l'occurrence. Une cinquantaine de jeunes auxquels s'étaient joints, MM. Ahmed Ayache, Kamel Bengherbia et Abdelkader Djenaïhi, respectivement directeur de la culture, du tourisme et de la Maison de la Culture de Médéa. Une assistance vraiment dérisoire qui confirme, une fois de plus, cette solitude combien lourde et pesante dans laquelle se débat encore et toujours l'artiste en Algérie. Et l'absence de toutes ces «bonnes gens», ces «personnalités» des temps modernes qui ne manquent jamais de «se montrer» dans pratiquement toutes les autres occasions pourtant moins importantes que cette journée nationale de l'Artiste, reste totalement injustifiée dans la mesure où cette célébration avait bénéficié de plusieurs canaux d'information dont notamment la radio locale «la voix du Titteri». Une journée nationale de l'Artiste qui coïncide cette année avec la disparition brusque, il y a tout juste deux semaines, de cet enfant prodige de la wilaya de Médéa que fut le regretté Cherif Kortebi dont l'âme planait dans cette salle de spectacles tout au long de la soirée de ce mardi dernier.

 Une soirée musicale au cours de laquelle cette excellente troupe de la Maison de la Culture nous a gratifiés d'un riche répertoire de chansons et autres morceaux musicaux nous rappelant Cherif Kortebi Mahboub Safrar ? Batti, cet autre enfant prodige de la ville de Médéa des Saints Sidi Sahraoui et Sidi Ahmed El-Berkani, Ahmed Wahbi, Blaoui El-Haouari, Seloua, Rabah Driassa,? Une soirée qui a été animée par les jeunes chanteurs locaux Chorfi et Bougherara suivis par Ahmed Achab. Une soirée qui a été également l'occasion d'honorer le toujours jeune Tewfik Derradji, l'un des plus anciens instrumentalistes musicaux «électriques», la guitare plus précisément, de la ville de Médéa et qui nous a rappelé cette belle époque des «Médens» et les «Friends» des années 60 et 70 alors que nous étions jeunes lycéens à Bencheneb puis à Fekhar. Comme elle a été également l'occasion d'honorer les artistes locaux en calligraphie arabe qui viennent de se distinguer lors du dernier festival international de la calligraphie arabe qui vient de se tenir à Alger. Trois artistes qui ont décroché les premiers prix, chacun dans sa spécialité, devançant ainsi d'éminents artistes venus de Syrie, d'Iran? Nous avons nommé M'hamed Saffar-Batti qui n'est autre que le petit neveu du regretté Mahboub Saffar-Batti, Abdelghani Douakh et Mohamed Othmanine.

Une soirée qui a pris fin à 23h00 passées, dans une ambiance bon enfant mais sur un goût d'inachevé avec cette salle pratiquement vide par rapport à sa capacité d'accueil.