
Les deux opérations de réhabilitation des immeubles d'Oran, lancées par
l'Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI), semblent connaître de
sérieuses difficultés à avancer. Sur les 600 immeubles concernés à la faveur
des deux opérations en question (400+200), à peine une quarantaine ont connu
une entame effective des travaux, même si on a eu à constater que les chantiers
ouverts sont à l'arrêt depuis maintenant plusieurs semaines. Les avis
d'infructuosité des appels d'offres lancés pour ces deux opérations confirment,
si besoin est, cette situation de blocage de ce projet ambitieux pour lequel
l'Etat a dégagé une enveloppe globale de près de 210 milliards de centimes. Nos
tentatives de nous rapprocher des services concernés, au niveau de la direction
de l'OPGI, pour avoir un état précis de la situation de ce dossier, se sont
toutes avérées vaines. Mais d'après des sources locales qui suivent de près ce
dossier, depuis qu'il y a eu décision de prendre en charges les immeubles
d'Oran, «l'Office de Promotion et de Gestion Immobilière de la wilaya d'Oran
ferait face à des difficultés pour trouver des entreprises spécialisées et
qualifiées (de catégorie 4 et plus)» et qui accepteraient d'assurer les travaux
de réhabilitation avec une contrepartie financière qualifiée de «sous-évaluée».
En effet, selon nos sources, pour chaque immeuble ciblé, une somme de 3
millions de dinars a été consacrée par les pouvoirs publics pour assurer les
travaux de réhabilitation. Or et vu l'importance des travaux qui sont prévus
dans le cadre de ces deux opérations, des techniciens estiment qu'une somme
d'au moins 15 millions de dinars est nécessaire pour la prise en charge de
chaque immeuble. Les mêmes sources rappellent que ce projet a été décidé à la
suite du tremblement de terre de Boumerdès qui a permis l'ouverture du débat
sur la nécessité de prendre en charge les immeubles anciens, notamment ceux de
la wilaya d'Oran. Donc, la vocation première de ces opérations n'était pas
limitée uniquement aux travaux de ravalement et d'embellissement des façades,
mais surtout de faire le nécessaire pour le confortement des parties fragiles
des bâtisses ciblées, ce qui induit nécessairement, des travaux lourds d'étanchéité
et de prise en charge des parties communes (escaliers, terrasses, etc.), entre
autres. Pour garantir une «viabilité financière» au projet, il aurait fallu,
selon nos sources, faire «des devis quantitatifs et estimatifs» pour chaque
immeuble ciblé. Une démarche qui aurait permis, selon les techniciens que nous
avons contactés, l'élaboration des cahiers des charges qui reflètent avec
fidélité la réalité de chaque immeuble. Or la démarche qui a été adoptée avait
consisté à élaborer un cahier des charges unique et standard, ce qui
reviendrait à dire que tous les immeubles ont les mêmes proportions et le même
degré de vétusté, ce qui est totalement faux.