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Le coup de starter du baccalauréat 2010 sera donné aujourd'hui dans les
centres d'examen. Plus de 498.000 candidats passeront cette année les épreuves
de baccalauréat à travers le territoire national. Cette édition du baccalauréat
2010 s'annonce sur fond de craintes des parents et des enseignants qui
redoutent d'ores et déjà les conséquences désastreuses du sacrifice du tiers
des programmes sur l'avenir des futurs bacheliers. Les syndicats autonomes du
secteur de l'Education nationale ne veulent pas en démordre en dépit des
assurances de Benbouzid, le ministre de l'Education. Ils estiment que la
crédibilité de cette session du baccalauréat est désormais altérée après les
décisions «arbitraires» du ministère de tutelle de sacrifier le tiers des
programmes en recourant à un «balisage» des sujets du baccalauréat.
Les syndicalistes regrettent aussi la décision prise par la tutelle d'avancer la session 2010 pour permettre aux candidats de suivre la Coupe du monde de football. La date des épreuves du baccalauréat a été devancée au 6 juin en cours au lieu du 13 comme prévu initialement par le ministère. Ce chamboulement de date n'a pas été bien accueilli par des parents et pédagogues qui soutiennent que cette décision aura pour conséquence une réduction du temps de préparation des candidats à seulement 10 jours au lieu de 15 jours. Le SG du Snapest, Meziane Meriane, dénonce le «grave préjudice» porté à l'avenir de toute une génération. D'emblée il estime que le «balisage» des sujets du bac est un «coup dur à la pédagogie». «On ne prépare pas les lycéens seulement pour passer le baccalauréat. Il s'agit surtout pour ces futurs bacheliers de détenir un niveau de connaissances acceptable pour suivre leurs études universitaires. Quels que soient les résultats de cette session, les futurs bacheliers auront du mal à suivre le programme universitaire», soutient-il. Sur sa lancée, il a estimé que le rattrapage des retards dans les programmes des classes d'examens est quasi impossible, puisque l'année scolaire 2009/2010 a été harassante pour le personnel enseignant, les élèves et leurs parents. L'année scolaire a été traversée par de nombreuses zones de turbulence : trois semaines de grève, application du nouveau semi week-end universel et enfin une course contre la montre pour en finir avec les programmes. Le changement du week-end et la répartition des horaires hebdomadaires a eu pour conséquence la compression des cours dans quatre jours et demi au lieu de six jours. «Les programmes ont été plutôt bâclés», dénonce-t-il. Des enseignants affirment que les programmes scolaires sont loin d'être achevés n'en déplaise au premier responsable du secteur qui continue à affirmer le contraire. Ils soutiennent que les programmes scolaires ont atteint un taux d'avancement de 60% seulement. Autre mesure contestée par les enseignants est la révision à la hausse du nombre de candidats aux examens du baccalauréat de 20 à 25 par salle, sans augmenter le nombre de surveillants. Une mesure qui augure, selon les syndicalistes, d'un risque de « fraude massive » au bac. Il est à rappeler que le ministre avait affirmé récemment que «les moyens, mobilisés cette année, sont hautement supérieurs à ceux de l'année dernière, et ce, en termes de surveillance, d'observateurs et de matériels et que les examens de fin d'année, des trois paliers, se dérouleront dans de très bonnes conditions», en ajoutant que «concernant le taux de réussite au baccalauréat, son secteur est arrivé à multiplier ses scores en passant de 20% de réussite au bac, il y a quelques années, à 55% actuellement, nous atteindrons un taux de 70% à moyen terme». Quant au contenu des épreuves, le ministre avait affirmé que «les sujets d'examens ne porteront pas sur des questions non traitées». |
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