Une délégation présidée par le wali de Constantine est rentrée dernièrement d'une visite à Grenoble, ville jumelée avec la ville des ponts.

Au programme de ce déplacement, des visites se sont faites à la mégapole pharmaceutique régionale de l'agence d'urbanisme de la région grenobloise, où les techniciens constantinois et grenoblois ont passé en revue le SIG (Système d'information géographique), la Zone d'activités commerciales (ZAC) de Bonne, où un projet-pilote de modernisation est en cours, ainsi que le dépôt centralisé du tramway dont s'inspire celui de Constantine. Plusieurs rencontres ont eu lieu également avec les responsables des chambres des métiers et de l'agriculture, les promoteurs, industriels, gens de la culture et les membres du Comité de pilotage des partenaires de la «coopération décentralisée» entre les deux villes, qui vient de souffler sa 10e bougie. La communauté algérienne de Grenoble a aussi organisé en l'honneur de la délégation constantinoise deux galas artistiques au consulat d'Algérie.

 Selon les indications du wali, M. Michel Destot, député-maire de Grenoble, a insisté sur «ce partenariat des projets, une coopération bénéfique pour les deux partenaires, pour le plus grand bien de nos deux communautés». Ainsi, plusieurs protocoles d'accords intéressant des projets de «développement durable» pour la période 2010-2012, ainsi que des conventions culturelles, ont été émargés par les deux parties.

 Lors d'une discussion à bâtons rompus avec M. Abdelmalek Boudiaf, celui-ci a déclaré qu'«aujourd'hui, voilà 10 ans que cette coopération a débuté. Il est temps, alors que nous célébrons l'anniversaire de ce partenariat devenu amitié sincère, de nous arrêter un instant pour porter un regard critique.

 Il s'agit là d'une coopération décentralisée, institutionnelle, touchant à la société civile, le cyberjumelage, la culture, les droits de la femme, l'enseignement supérieur, la santé, l'environnement, les transports publics, la justice, le mouvement citoyen associatif, etc. C'est un partenariat que nous avons repris en main et qui a agi, puisque de nombreuses démarches ont été entreprises, des projets concrétisés et que beaucoup d'autres restent encore à accomplir».

 En terme d'accords, les deux parties ont convenu de la mise en place, ici à Constantine, de «la définition d'une méthode et d'enjeux au profit de la collectivité, par le biais notamment du SIG qui vise, à l'aide d'outils informatiques de dernière génération, de créer, stocker, analyser et diffuser, sous forme de cartes élaborées via satellite, des données localisées de la ville. Celui-ci constitue une aide précieuse en matière d'aménagement urbain, en identifiant les zones urbaines qui seront les plus denses et les moins desservies par le tramway en cours d'élaboration. Il ouvre aussi une grande voie afin de faciliter l'accessibilité des sites, pour l'édification prochaine d'une troisième ville nouvelle à Aïn Abid, le calcul des temps d'accès aux échangeurs pour éviter les goulots d'étranglement en terme de circulation routière, etc.» explique Mme Badia Belabed-Sahraoui, architecte DPLG, consultante au sein de la cellule des travaux techniques de la wilaya.

 Celle-ci estime par ailleurs que «ce fut là une visite très instructive autour de projets réels de modernisation, que les services compétents de la wilaya sont en train de mener à l'heure actuelle. L'expérience grenobloise nous sera très bénéfique. Surtout celle en vigueur dans la presqu'île de cette métropole et qui ressemble aux pôles universitaire, pharmaceutique et des transports en cours d'élaboration chez nous».

 Signalons enfin que le wali a décidé la création d'une Agence de modernisation de la ville de Constantine, qui englobe l'Office de réhabilitation de la médina : «C'est là l'aboutissement de cette visite grenobloise, juge celui-ci, qui sera concrétisée par une visite d'une importante délégation d'experts de Grenoble dans les prochains jours, avec qui nous ferons en sorte que toutes les conventions passent au stade pratique dans les plus brefs délais».