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Sadek Amrous, un président visionnaire

par Kamel Mohamed

Il y a un peu plus d'une année, le président du MCA disait qu'avec cette équipe, il remportera le titre de champion d'Algérie. Il argumentait ses propos par la présence à la barre technique du Mouloudia d'un certain Alain Michel, un technicien qu'il avait déniché en France. Amrous disait de Michel que «c'est un bâtisseur d'équipe. Laissez-lui le temps pour mettre en place une équipe compétitive». Le temps aura donné raison à Amrous et Michel, puisque aujourd'hui le Mouloudia est champion d'Algérie. A l'époque, les propos de Amrous avaient attiré contre lui les foudres de ce qui est appelé l'opposition au MCA. D'anciens dirigeants s'étaient élevés contre Amrous qui voulait garder à tout prix A1ain Michel. L'aile hostile à Amrous l'avait pris pour un charlatan et avait exigé le départ de Michel dont les résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes. Cependant Amrous demandait à chaque fois de faire montre de patience car Michel «concoctait» une équipe d'avenir.

 Il faut aussi reconnaître que sans la force de caractère de Amrous, cet édifice aurait pu s'écrouler dans la mesure où il n'a jamais cédé à ses détracteurs en affirmant qu'il était élu pour un mandat de quatre ans et qu'il maintenait Alain Michel du fait du chantier qu'il avait entamé avec les jeunes. D'ailleurs, Michel a failli partir à plusieurs reprises, n'était-ce le veto de Amrous qui le rassurait. Mais au milieu de cette saison, le coach français a fini par partir pour des raisons financières. Il avait même averti la direction du Mouloudia de sa volonté de partir car il avait trouvé mieux dans les pays du Golfe. Afin de ne pas briser le travail entamé et les jalons laissés par Michel, le président du MCA a maintenu l'entraîneur adjoint Kamel Achouri, lequel a maintenu à son tour l'organisation de son ancien entraîneur en chef. Ainsi, la venue de François Bracci n'a pas provoqué des chamboulements au sein de l'équipe. Ce dernier a eu également l'honnêteté de reconnaître que Michel avait effectué un excellent travail et qu'il se devait de continuer sur cette trajectoire.

 Sur un autre registre, le Mouloudia a encore apporté la preuve qu'il était possible de remporter un titre avec des joueurs jeunes et hargneux. Le MCA a ainsi pu détrôner l'ES Sétif, une équipe constellée de stars et a surclassé d'autres équipes ayant déboursé des sommes colossales pour recruter des joueurs à l'exemple de la JS Kabylie ou de l'USM Annaba. En ce sens, le Mouloudia demeure un exemple de réussite d'une équipe de jeunes hargneux et avides de réussite. Quant à Amrous, un dur à cuire, sa force de caractère a fini par payer.