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Le crime abominable dont a été victime un enfant d'à peine un an et demi,
l'été 2005, dans le quartier de Sidi El-Houari, est revenu hier devant le
tribunal criminel. Sur le ban des accusés, cette fois-ci, une femme, qui n'est
autre que la mère de cet enfant. Celle-ci avait à répondre du délit connexe au
crime, à savoir «non-dénonciation de crime». La silhouette chétive, le visage
indélébilement marqué par les stigmates d'une liaison de concubinage qui aura
fini par lui coûter la vie de son chérubin, des brûlures de cigarettes et des
estafilades qui en disent long sur le caractère violent et inhumain de son
ex-partenaire, la femme avance la tête baissée, les mains derrière le dos, vers
la barre. Les juges voulaient savoir, en premier lieu, pourquoi l'accusée avait
donné une fausse version, une histoire montée de son cru, au bureau de police
auprès des UMC sur les circonstances du décès de son fils, qui avait succombé à
ses blessures, peu avant son admission. Elle a répondu qu'elle ne pouvait, à ce
moment-là, dire la vérité de peur de représailles.
La vérité? Son enfant n'a pas été blessé lors d'une agression dont elle fut victime, par une bande de voyous alors qu'elle se trouvait sur la corniche, comme elle avait prétendu dans un premier temps, mais il a été battu à mort par un homme, son concubin. Le drame a eu pour cadre une maison de fortune, un logis délabré érigé sur les vestiges d'un immeuble effondré, dans le vieux quartier de Sidi El-Houari. La nuit du 15 juillet 2005, selon la version des faits, la vraie, et l'officielle aussi, donnée par la mère devant la justice. Cette nuit-là, une dispute éclata entre les deux concubins. Dérangé par les cris de l'enfant, l'homme, sous l'emprise de l'alcool, tenta tout pour le faire taire. Dans un accès de colère, il commença à le battre. A son corps défendant, la mère fit tout pour délivrer son enfant des griffes de son compagnon gaillard, mais en vain. Celui-ci cogna violemment la tête de l'enfant contre le mur, ce qui a provoqué sa mort quelques minutes après. Jugé pour homicide volontaire, le meurtrier avait écopé de 20 ans de réclusion avant de voir sa peine allégée de moitié, 10 ans, suite à la requalification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, lors du procès en cassation. La mère, quant à elle, a été condamnée hier à 6 mois de prison ferme, le procureur général avait requis 3 ans contre elle. |
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