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L'hypertension touche les deux tiers de la population

par A. Mallem

Après 17 années d'absence, les journées scientifiques du CHU de Constantine sont revenues en réunissant, les 26, 27 et 28 mai à la faculté de médecine du Chalet des Pins, la communauté médicale nationale pour la célébration du 50e anniversaire de l'école de médecine de Constantine.

 Initiée par le conseil scientifique du CHUC et parrainée par la faculté de médecine, cette rencontre a proposé deux thèmes portant sur deux pathologies fréquentes, l'hypertension artérielle et les angiocholites, pour procéder à des mises au point scientifiques et l'actualisation des pratiques médicales.

 «La première pathologie, qui constitue un facteur de risque cardiovasculaire, est très répandue chez la population algérienne adulte. Elle a été retenue, non seulement parce qu'elle peut concerner la quasi-majorité des spécialités médicales, mais aussi parce qu'elle pose un sérieux problème de santé publique en Algérie et dans le monde, explique le docteur Roula Daoud, président du comité scientifique. Selon ce praticien, également chef de service de médecine interne au CHU Benbadis de Constantine, une enquête sur l'HTA, qui avait été menée par le ministère de la Santé entre 2004 et 2005, avait montré que 25% de la population algérienne adulte était hypertendue.

 «Trois ans après, a-t-il ajouté, une autre enquête menée par une société savante algérienne a révélé un taux plus élevé : deux tiers de la population souffrait de cette pathologie qui représente un facteur de risque cardiovasculaire pouvant entraîner la mort».

 Par conséquent, selon lui, il serait utile que les médecins apprennent le geste de mesurer systématiquement l'HTA chez tout patient, et ce quel que soit le motif de la consultation, pour la bonne raison qu'il y a beaucoup d'hypertendus qui s'ignorent. «Et c'est ce à quoi nous tendons à travers l'organisation de ces journées consacrées à la recherche, la formation et les soins», a indiqué notre interlocuteur.

 Quant aux angiocholites qui relèvent de la chirurgie, poursuit le Dr Roula, c'est une pathologie un peu particulière au CHU de Constantine et assez fréquente. Aussi, les angiocholites constituent une pathologie multidisciplinaire par excellence, puisqu'elles impliquent tout autant le chirurgien que le radiologue, l'infectiologue, l'anatomopathologiste, le réanimateur, le gastro-entérologue et l'interniste».

 Parallèlement à deux tables rondes sur ces thèmes, de nombreuses communications libres ont marqué ces journées, dont l'ouverture officielle a été faite mercredi en fin d'après-midi par un hommage solennel qui a été rendu au professeur Ahmed Aouati, éminent infectiologue très connu et respecté par la communauté scientifique nationale, ex-doyen de la faculté de médecine de Constantine.