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Immobilier : 300.000 demandes de crédit logement en 2009

par Z. Mehdaoui

Le «crédit à taux bonifié» pour l'acquisition d'un logement n'est pas destiné à tout le monde. La «solvabilité» des demandeurs est une condition sine qua non que les banques exigent.

Tout comme ce crédit (à partir de 1%) est destiné exclusivement à l'acquisition d'un logement neuf. Même si l'ensemble des salariés sont éligibles, il n'en demeure pas moins que c'est sur la base des revenus que le taux est fixé.

 Tout le monde ne peut, par ailleurs, bénéficier d'un taux bonifié à hauteur de 1% et les sans-emploi ou ceux qui ne justifient pas d'un salaire ou ne disposent pas de compte bancaire sont exclus de facto.

 Invités du Forum El Moudjahid, les responsables de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) ont apporté hier toutes ces clarifications sur la nouvelle disposition décidée pour permettre à toutes les catégories sociales d'acquérir un logement.

 Il faut savoir que la valeur de l'offre et de la demande immobilière enregistrée en 2009 sur le marché de l'immobilier a avoisiné les 260 milliards de dinars, soit une hausse de 60%, alors que le marché du crédit a augmenté de 18%. C'est ce qui ressort de l'intervention du délégué général de l'ABEF, Abderrahmane Benkhelfa, qui fera savoir qu'à la fin de l'année 2009, 300.000 ménages ont sollicité un crédit logement auprès des différentes banques de la place.

 Le délégué général de l'ABEF est convaincu que grâce à la nouvelle disposition de bonification du crédit, le marché de l'immobilier va connaître dans un proche avenir une véritable expansion.

 Alors que les autorités parlent d'aide pour aider les citoyens à acquérir un logement neuf à travers la nouvelle mesure, Benkhelfa précise qu'il ne s'agit pas d'une aide mais simplement d'un crédit bancaire bonifié qui permet au bénéficiaire de payer 10% de moins de ce qu'il devrait payer. Pour le directeur de la CNEP et président de l'ABEF, M. Djamel Bessaa, «tous les éléments organisationnels et financiers sont présents pour satisfaire les demandes des citoyens». Il souligne que la priorité est donnée à deux segments, à savoir le logement promotionnel neuf et le logement rural. Concernant ce dernier, il existe une certaine confusion. Ce n'est pas tous ceux qui habitent dans les zones rurales qui peuvent prétendre à ce crédit à taux bonifié. Selon lui, plus de 80% des salariés vont pouvoir bénéficier de ce dispositif. M. Ferroukhi, directeur de la promotion immobilière et de l'habitat rural, a été très explicite à ce sujet. Il dira que les bénéficiaires sont exclusivement ceux qui tirent leurs revenus dans le milieu rural. «Il n'est pas question de permettre aux gens de construire des résidences secondaires», a-t-il fait savoir. Ainsi, à titre d'exemple, celui qui travaille en ville et habite dans un village enclavé, en milieu rural, n'est pas éligible. Tout comme l'acte de possession ou l'acte de propriété sont indispensables pour la constitution des dossiers pour ceux qui veulent contracter un crédit à «taux bonifié» afin de construire des habitations en milieu rural.

 Il faut également préciser que les logements construits dans le cadre de coopératives immobilières ne sont pas concernés par la nouvelle disposition. Les responsables de l'ABEF s'attendent à un rythme de croissance de l'ordre de 20% dans le secteur. A noter que 12 banques sont engagées dans cette opération. Elles devraient atteindre une quinzaine dans quelque temps, a déclaré le délégué général de l'ABEF, qui parle d'un marché très lucratif pour tous les établissements financiers qui existent sur la place.