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L'Algérie et l'Italie s'accordent à constater que l'Union pour la
Méditerranée (UPM) est en «état de panne».
Selon les déclarations de la secrétaire d'Etat italienne aux Affaires étrangères, Mme Stefania Craxi, et de son homologue Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, lors d'un point de presse organisé hier à Alger, à l'issue de leurs entretiens, Alger et Rome misent sur un partenariat méditerranéen dans le cadre des 5+5. Interrogée à ce propos, Mme Craxi a clairement signifié que son pays ne souhaiterait pas que la coopération dans la région reste l'otage de la réalisation de ce projet. «La coopération euro-méditerranéenne est, pour nous, très importante. Si on ne sera pas capables de créer dans la Méditerranée une grande région de libre-échange économique, de stabilité et de paix, ce sera évidemment un désastre. Le processus de l'UPM, comme l'a dit M. le Ministre, est en panne. Il risque de connaître le même sort que le processus de Barcelone. Nous continuons à travailler pour que l'UPM puisse faire des pas en avant. Mais, nous avons toujours pensé que le noyau dur de la coopération euro-méditerranéenne soit le forum des 5+5. Le ralentissement de l'UPM doit nous permettre de renforcer nos efforts vers les autres forums de coopération», a-t-elle déclaré. La visite de travail de Stefania Craxi s'inscrit dans le cadre des concertations politiques régulières entre l'Italie et l'Algérie depuis la signature, en janvier 2003, du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération. Elle intervient à quelques semaines de la visite du ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, prévue le 14 juillet prochain. Craxi et Messahel ont également annoncé que le Sommet algéro-italien aura lieu, à Alger, au cours du dernier trimestre de 2010. Les discussions entre les deux diplomates ont porté sur bon nombre de sujets y compris ceux liés à la coopération économique algéro-italienne, la sécurité dans la région du Sahel et la migration illégale. «Je suis là pour témoigner de la volonté politique de l'Italie de participer au développement économique de l'Algérie. Nous voulons être considérés comme de vrais partenaires, pour contribuer de manière pratique, de transférer notre expertise et d'échanger nos expériences», a déclaré Mme Craxi concernant le volet coopération. La question de la sécurité a été abordée au sens le plus large, incluant aussi bien «la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, que la lutte contre la migration illégale, la pêche illégale et la pollution de la Méditerranée» où il a été constaté des «points de vue communs». A propos d'émigration, Mme Craxi a tenu à préciser que les émigrés, algériens ou autres, en Italie, «contribuent au développement» de son pays qui a encore «besoin de cette main-d'œuvre». Elle a surtout insisté pour corriger «une idée souvent décrite par la presse algérienne d'une l'Italie non accueillante». De son côté, Abdelkader Messahel a exposé à son hôte le «plan de développement 2010-2014» et les «perspectives qu'il porte en matière de créneaux de partenariats», afin de garantir un «transfert de technologie». Pour l'Algérie, la coopération bilatérale est «fondamentale», a déclaré le ministre délégué. Sur le volet sécurité dans la région du Sahel, Messahel a insisté sur l'importance pour l'Europe en général d'aider à «tarir les sources du financement» du terrorisme, en interdisant le paiement des rançons. Sur le même dossier, Mme Craxi estime que les points de vue entre les deux pays convergent pour considérer que la «première responsabilité doit revenir aux pays de la région». A propos d'émigration algérienne en Italie, Messahel a tenu à préciser qu'il n'existe «aucun contentieux» entre les deux pays. Selon lui, le nombre d'émigrants algériens légalement installés en Italie est de 16.000, contre seulement 25 en situation irrégulière. Ces derniers, a-t-il précisé, «vont rentrer au pays, à leur demande, dans les prochains jours». |
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