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Ces maladies qu'on contracte dans les hôpitaux

par A. Mallem

Selon M. Saber M. El Hadi, président de l'Union des paramédicaux (UPM) de la wilaya de Constantine, organisation affiliée au SNAPAP, «les infections nosocomiales constituent un problème majeur de santé publique, non seulement en Algérie, mais dans le monde entier. De ce fait, estime-t-il, les pouvoirs publics, en Algérie, gagneraient beaucoup à prendre en charge les problèmes liés à ces infections qui sont contractées dans les milieux hospitaliers qu'extra-hospitaliers, car, a-t-il averti, c'est un problème dangereux qui risque de générer beaucoup de dépenses à l'Etat.

 Ceci d'autant plus qu'en l'absence de toute évaluation, la situation demeure floue et on craint le pire, faute de moyens et de manque de qualification. Exemple dit-il, la stérilisation du matériel et des instruments est faite par les femmes de ménage! Aussi, cette situation a été fatale à bon nombre de malades et nous sommes incapables d'avancer un chiffre quelconque pour les raisons que j'ai citées».

Le professeur Saber s'est ainsi exprimé à l'ouverture de la 3éme journée scientifique organisée, hier, par l'UPM au Centre culturel Malek Haddad, sur le thème des infections nosocomiales. Une journée d'information et de formation, destinée au personnel paramédical des secteurs public et privé. Elle a été animée par une dizaine de communications données par des responsables des services du CHU de Constantine et d'autres établissements publics hospitaliers. C'est la même idée développée par un autre praticien, en l'occurrence M. Chorfi Ryad, surveillant médical au service des urgences du CHU de Constantine, responsable organique de l'UPM.

 Selon ce dernier, «la meilleure solution pour juguler ce problème ne pourrait venir que des pouvoirs publics à travers une meilleure conception des nouveaux hôpitaux. Il s'agirait, dit-il, d'investir plus dans la prévention et la sensibilisation sur les règles d'hygiène, notamment le lavage des mains, le port de gants. En ce qui concerne l'impact infections nosocomiales, il dira que celui-ci n'a jamais été évalué.

 Il soutient qu?il y a eu rarement des enquêtes ou des audits internes sur le sujet, par des équipes pluridisciplinaires, qui pourraient être formées de spécialistes, de paramédicaux, d'épidémiologiques aussi bien que d'économistes. Aussi, il précise que l'un des objectifs essentiels de ces journées, au-delà de la formation du personnel paramédical, est de sensibiliser les pouvoirs publics et la population sur ces infections, qu'on croit, en certains moments, jugulées mais qui, en réalité, ne le sont jamais, même dans les pays développés».

 Dans certains pays européens, en France par exemple, explique M. Chorfi, des hôpitaux qui avaient atteint le seuil de 14 % d'infection, ont été fermés. «En Algérie, poursuit-il, on procède par des enquêtes de prévalence sporadiques dont la fiabilité est sujette à caution (une fois en 198O et une autre fois en 199O). Mais comme il n'y a jamais eu de véritables enquêtes, on se contente d'établir des fourchettes pour les taux d'infectiosité nosocomiale tolérés, fourchettes qui sont généralement situées entre 14 et 22 %».