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L'Algérie et la Libye sont logées, en
matière d'IDE, à la même et seule enseigne pétrolière. Tout le contraire du
Maroc
et de la Tunisie où le cap vers la diversification se maintient. Pour le Maghreb, l'année 2009 a été celle d'une baisse relative des annonces d'investissements directs et de partenariats, mais la valeur des projets compense relativement une contraction moins importante que pour l'ensemble MENA (Middle-East/North Africa). Les pays de la région continuent donc de bénéficier de flux d'IDE, en particulier de délocalisations en raison de la faiblesse des coûts de main-d'œuvre, notamment dans les secteurs comme l'aéronautique, où la valeur de l'euro face au dollar incite certains industriels à transférer une partie de leurs activités, notamment vers le Maroc et la Tunisie. Dans le tableau sous-régional maghrébin, l'Algérie voit même le montant des IDE progresser en 2009, mais les investissements étrangers se concentrent quasi-exclusivement dans le secteur des hydrocarbures. L'Algérie comme la Libye sont logés à la même enseigne pétrolière alors que la Tunisie et surtout le Maroc maintiennent le cap de la diversification économique. Le rapport d'Anima Investment Network estime que le «volontarisme industriel» dont fait preuve l'administration marocaine depuis plusieurs années donne des résultats probants. Même si le royaume accuse un recul en termes de nombre de projets, les flux nets d'IDE augmentent nettement passant de 2 milliards d'euros en 2008 à 3,3 milliards en 2009. Le dynamisme enclenché par des équipes économiques à la qualité reconnue est fondé sur une stratégie impliquant des ressources publiques pour soutenir un portefeuille de projets d'infrastructures ou de développement industriel. L'Etat marocain, à travers son bras financier, la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG), est associé dans des joint-ventures comme l'usine Renault-Nissan de Tanger Med ou la zone franche de Kenitra du logisticien espagnol Edonia World. La CDG apparaît ainsi, en tant que partenaires d'investisseurs étrangers, comme un acteur essentiel de la stratégie d'implantation de zones industrielles, de complexes touristiques et de technopôles. Tunisie, une performance mitigée La performance de la Tunisie est plus mitigée, la défection des investisseurs du Golfe a eu un impact réel sur nombre de projets importants, notamment dans les secteurs immobiliers et touristiques. Ces secteurs traditionnels, avec celui de l'énergie, enregistrent le recul le plus net mais demeurent les plus importants en termes de volume d'IDE. A l'inverse, le rapport de l'AIN note le doublement par rapport à 2008 des investissements étrangers dans les secteurs industriel et technologique. Le cluster aéronautique Aerolia, sous-traitant d'Airbus est qualifié de «résultat remarquable» par les experts d'Anima. L'Algérie dont le tour de vis «nationaliste» qui s'est exprimé par l'obligation légale pour un investisseur étranger de s'associer à un partenaire majoritaire pour tout projet dans le pays a probablement eu un effet dissuasif sur les IDE hors hydrocarbures. Algérie : seul le secteur de l'énergie Les auteurs du rapport n'hésitent pas d'ailleurs à mettre en exergue la détérioration du climat des affaires déjà déplorée par le Rapport «Doing Business 2010» de la Banque mondiale. Mais l'image peu attractive de l'Algérie en tant que terre d'accueil des IDE n'a pas eu, au contraire semble-t-il, de conséquences sur les projets étrangers dans le secteur pétrolier et gazier. L'évolution des IDE en 2009 est significative, les annonces d'investissements passent de 1,5 à près de 2,5 milliards d'euros. Le rapport de l'AIN cite l'ANDI qui enregistrait une hausse de 40% au cours des 9 premiers mois de 2009. Signe du renforcement du caractère rentier de l'économie algérienne, ces résultats sont à mettre au crédit du secteur de l'énergie, qui représente à lui seul 9 des 10 plus gros projets de 2009. A cette aune, la diversification de la production nationale reste un vœu pieux. Le retour à des niveaux d'investissements compatibles avec des objectifs de développement en ligne avec le potentiel et la démographie algérienne n'est pas encore perceptible. Même si les performances des pays de la sous-région sont nuancées, il ressort du Rapport 2010 d'Anima Investment que le Maghreb enregistre une baisse relativement moins importante que le Machrek et les autres pays de la région sud-méditerranéenne, le recul du nombre de projets n'est que de 17% au lieu de - 30% pour la région. L'Europe reste en tête des fournisseurs d'IDE : 45% sur la période 2003- 2009. |
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