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FAIRE PAYER LES PAUVRES

par K. Selim



LES ULTRALIBERAUX DONNEURS DE LEÇONS, DEJA FORT PEU AUDIBLES DEPUIS LA CRI SE FINANCIERE DE 2007/2008, SEMBLENT AVOIR DESERTE LA PLANETE MEDIATIQUE. CES EVANGELISTES D'UN MARCHE OMNIPOTENT AURAIENT-ILS DISPARU ?

 LE ROLE DE PROPAGANDISTE DU «LAISSER-FAIRE LAISSER-ALLER» EST, IL EST VRAI, FORT INGRAT AU FUR ET A MESURE QUE SE DEVOILENT LES TURPITUDES D'ACTEURS DE PREMIER RANG, HIER ENCORE CONSIDERES COMME DES GENIES DE LA FINANCE. DANS L'EUPHORIE SPECULATIVE GENERALISEE, DES GENERATIONS DE BRILLANTS MATHEMATICIENS S'ENGAGEAIENT DANS LA VOIE EMINEMMENT RENTABLE DES MODELES FINANCIERS D'UNE COMPLEXITE ABSURDE OU EN MINIMISANT LE RISQUE, LES GAINS ETAIENT MULTIPLIES DE MANIERE ASTRONOMIQUE. LES GOLDEN BOYS ETAIENT EN TOC. LA REALITE A FINI PAR METTRE A NU CE MONDE FACTICE OU DES ESCROCS DU MEILLEUR MONDE PASSAIENT POUR DES PROPHETES, A L'INSTAR DE ROBERT MADOFF OU DE SES EMULES DE WALL STREET, DE LA CITY DE LONDRES, DE ZURICH ET D'AILLEURS.

 DANS UN MONDE ENTIEREMENT REGULE PAR LES FORCES D'ARGENT ET CONSTRUIT SUR L'AVIDITE, LA BANQUE D'AFFAIRES GOLDMAN SACHS PASSAIT POUR UN INCOMPARABLE CENTRE DE CREATIVITE. ON A RECEMMENT VU QU'IL S'AGISSAIT D'UN NID D'AIGREFINS EN COL BLANC.

 LES ECONOMIES AVANCEES, POLITIQUEMENT DIRIGEES PAR DES REPRESENTANTS CHOISIS, AU BOUT DU COMPTE, PAR LE PATRONAT ET LES RICHES, SE SONT EMPLOYEES A SAUVER LES MEUBLES DU MARCHE. LES ETATS ONT DONC MASSIVEMENT INJECTE DES FONDS PUBLICS PRELEVES SUR LES BUDGETS ET PAR L'ENDETTEMENT AU PRETEXTE QUE L'ON NE POUVAIT PAS LAISSER S'EFFONDRER LE SYSTEME BANCAIRE. AU FIL DES JOURS ET DE L'AMELIORATION ECONOMIQUE GLOBALE, OU LE ROLE DE LA RELANCE CHINOISE NE DOIT PAS ETRE SOUS-ESTIME, LES PROMESSES DE REGULATION DES MARCHES EN ECHANGE DE L'AIDE D'URGENCE AUX BANQUES ONT ETE JETEES AUX OUBLIETTES. LE DEBUT DE LA REPRISE INCITAIT A L'OPTIMISME ET FAISAIT PASSER LA FALLACIEUSE GOMME DE L'OUBLI SUR LE GONFLEMENT DE LA DETTE DES ETATS.

 LE FAMEUX G20, DONT ON ATTENDAIT DES MESURES FORTES, A PERDU BEAUCOUP DE SON LUSTRE EN CHEMIN ET LES BELLES IDEES DE REMISE EN ORDRE DE LA PLANETE FINANCIERE SAVAMMENT ESCAMOTEES PAR LES PRESTIDIGITATEURS DU G7. LES RICHES ONT CONSERVE LEURS POSITIONS ET LES PAUVRES ONT PAYE LA FACTURE GLOBALE.

 MAIS COMME L'AVAIENT PREVU DES ECONOMISTES LUCIDES, LA CRISE DE LA DETTE PUBLIQUE A SUCCEDE A LA CRISE FINANCIERE. CETTE FOIS, LES CRAQUEMENTS NE CONCERNENT PAS UNE ECONOMIE PERIPHERIQUE D'AMERIQUE DU SUD. L'EURO, GRAND ACQUIS DE L'ESPACE POLITIQUE EUROPEEN UNIFIE, EST LA CIBLE DES SPECULATEURS, HIER BENEFICIAIRES DE L'AIDE DES ETATS.

 FACE A LA CRISE DE LA DETTE PUBLIQUE, LES ETATS EUROPEENS, DIVISES SUR LES MESURES DE REGULATION DU MARCHE, SONT UNANIMES A SOUSCRIRE A LA DOXA LIBERALE DE L'AUSTERITE. IL S'AGIT, NI PLUS NI MOINS, DE FAIRE ENCORE PAYER LES PLUS PAUVRES ET DE DURCIR LES CONTRAINTES QUI PESENT DEJA SUR DES COUCHES SOCIALES DEFAVORISEES, TANT EN TERMES DE PERTE DE REVENUS QUE DE GONFLEMENT DU CHOMAGE.

 A L'INVERSE DE CE QUI A ETE FAIT POUR LES BANQUES, AUCUN PLAN DE SOLIDARITE N'EST PREVU POUR AMORTIR LE CHOC D'UNE TRES SEVERE POLITIQUE DE STABILISATION. LES PROPAGANDISTES SONT MUETS SUR LES CHANCES DE REUSSITE DE LA DEMARCHE. PLUTOT QUE DE REGULER LEURS MARCHES ET D'EXIGER LE NECESSAIRE EFFORT DE SOLIDARITE DES NANTIS, LE RISQUE ASSUME PAR LES DIRIGEANTS EUROPEENS EST BIEN CELUI D'UNE RECESSION.