Le tribunal
criminel près la cour de Constantine a statué, hier, sur une affaire d'homicide
volontaire avec préméditation et guet-apens dans laquelle étaient impliqués
deux frères jumeaux K.Ahcene, K. Hocine (21 ans) et B. Abdelmajid (19 ans), sur
la victime T. Zoheir.
Les faits, selon l'arrêt de renvoi de la
chambre d'accusation, remontent à la journée du 29 août 2009, aux environs de
16 h, au marché Bettou, au centre-ville de Constantine. C'était une journée de
Ramadhan et comme à l'accoutumée, c'est le brouhaha dans ce marché où les vendeurs
à la sauvette sont légion. Une rixe se déclare soudain entre la victime,
commerçant de son état au niveau du marché et les accusés. Les antagonistes
s'échangèrent insultes et propos malveillants avant d'en arriver aux mains,
gourdins et armes blanches. Séparés par des citoyens, et après une certaine
accalmie, la victime sera poignardée au moment où elle s'apprêtait à sortir du
marché pour rentrer chez elle. Un seul coup porté au ventre a été fatal, selon
le rapport du médecin légiste, la victime ayant rendu l'âme un peu plus tard.
Avant de mourir à l'hôpital des suites de ses blessures, T. Zoheir aurait
confié à l'un de ses proches que celui qui l'a poignardée est l'un des frères
jumeaux et qu'il portait un pull rouge. Les trois mis en cause seront arrêtés
quelque temps après. Durant leur audition par le juge d'instruction, ils ont
rejeté en bloc les accusations qui leur sont reprochées. Hier, ils étaient tous
les trois au box des accusés. Appelés à la barre, chacun d'eux rejeta, une fois
de plus, les accusations. Les témoins cités à l'audience et qui étaient
présents lors de la bagarre, appelés à leur tour, n'apportèrent pas un grand
éclairage sur les tenants et aboutissants de cette rixe. Ils ont donné des
versions des faits selon leur point de vue, tout en précisant que c'est en fait
une bagarre générale qui a éclaté entre les antagonistes et les coups
pleuvaient de toutes parts. Le frère de la victime appelé en tant que partie
civile, dira au juge, que la victime avant de mourir lui a confié que c'est l'un
des frères jumeaux qui l'a poignardé et il portait un pull rouge. Dans sa
plaidoirie l'avocat de la partie civile dira que l'accusation est établie à
l'encontre des trois accusés et a demandé l'application de la loi. Dans son
réquisitoire le procureur de la République a requis la peine capitale à
l'encontre des trois inculpés tout en fustigeant cet acte horrible qui a été
commis, en plein mois de piété. Pour leur part, les robes noires ont axé leur
défense sur l'absence de preuves et ont joué sur le bénéfice du doute,
demandant la relaxe pure et simple de leurs mandants. Après délibérations, le
juge, qui a accordé les circonstances atténuantes, a prononcé le verdict: 12
ans de prison pour les trois accusés.