Le chantier de la glissière de sécurité longeant la route de la corniche
traîne. En plus du retard accusé dans les travaux, des désagréments sont
déplorés par les usagers. Pas seulement à cause des aléas générés par le
chantier, mais aussi, voire surtout, en raison du dispositif en soi, dont la
qualité ne fait pas l'unanimité. Les prémices de la saison estivale ont suffi
pour mettre à nu les tares de ce garde-fou en béton installé sur le bord de la
route, côté mer, pour limiter les conséquences d'une sortie de la voie de circulation.
L'un des inconvénients majeurs engendrés par le petit «rempart» érigé sur la
bordure, le rétrécissement outre mesure de la chaussée. Celle-ci était déjà
auparavant en mal d'espace, au point où une opération d'élargissement
s'imposait. Côté falaise, cela s'entend. D'ailleurs, la direction des travaux publics
envisageait cette intervention dans le cadre du futur projet d'extension du
confortement de la falaise, laquelle tranche concerne le revêtement en filet
métallique du massif rocheux sur le tronçon qui s'étend du virage de l'Escargot
à Saint Rock. Or, à contresens, la chaussée vient rétrécir encore davantage
puisque la glissière de sécurité en béton a été posée en parallèle au muret de
pierre, à près d'un mètre d'intervalle, alors qu'il fallait, logiquement,
démolir le muret dégradé et ériger à sa place le nouveau «garde-corps», comme
on l'appelle dans le jargon des Ponts et Chaussées. On a laissé telle quelle
l'ancienne murette en pierres, grossièrement décorée par des buses en ciment
posées verticalement en guise de pots pour les plantes d'ornement, et, à côté,
on a mis en place, à même le sol et sans fondation aucune, un dispositif en
béton, ce qui a fait «écran» devant le paysage de la mer et complètement
défiguré ce site en corniche. Mais, le problème est loin d'être une question
d'esthétique. En fait, la glissière de sécurité, qui a pour fonction de
diminuer la gravité des accidents sur cette route réputée fort dangereuse, ne
semble pas répondre aux normes: les dimensions, le degré de rigidité, absence
des emplacements d'arrêt d'urgence (refuges ou zones de sécurité, à défaut
d'existence de bandes d'arrêt d'urgence (BAU) sur cet itinéraire), permettant
le stationnement en cas de nécessité? De plus, le tracé du dispositif en béton
n'est pas correct, géométriquement parlant: certains tronçons sinueux
présentent un étranglement abrupt du fait que la bande en béton n'est pas tout
au long de la trajectoire en position parallèle par rapport à la bordure côté
massif rocheux. Ces «fausses notes» du projet sont à l'origine d'un énorme
encombrement, quotidiennement, sur cette route, notamment durant le week-end
avec le flux d'automobiles qui se déverse sur les stations balnéaires et la
forêt de Madagh.