
C'est pour traiter une eau devenue impropre
et dangereuse que le département de chimie industrielle, de la faculté des
sciences de l'ingénieur de l'université Saâd Dahlab de Blida, organise chaque
année, depuis quatre ans maintenant, une journée sur le traitement et la
réutilisation de l'eau. Cette année, elle a eu lieu le 18 mai courant et a vu
plusieurs spécialistes de nombreuses universités algériennes, présenté de
nouvelles techniques d'épuration et de traitement des eaux usées industrielles
et domestiques. En effet, nombreux sont les exemples d'eaux d'oueds, de
barrages, de nappes souterraines contaminées par les métaux lourds toxiques et
cancérigènes, par des rejets solides ou liquides des différentes industries ou
par les eaux usées domestiques non traitées. Parmi les métaux lourds nous
trouvons le plomb, le zinc, le cadmium, le chrome, le mercure, l'arsenic et
l'antimoine, alors que les autres contaminants sont des rejets de produits
chimiques et de colorants provenant des usines, des rejets de l'industrie
alimentaire qui utilise beaucoup d'eau et qui la rejette en l'état dans la
nature ou enfin les huiles et autres poisons de l'industrie pétrochimique. Même
les laiteries, avec leurs nombreux sous-produits, dont le lactosérum,
contribuent dans une large mesure à la pollution de l'environnement alors que,
d'après les spécialistes de la question, tous ces sous-produits peuvent être
récupérés et réutilisés au vu des propriétés nutritives de leurs protéines.
Malheureusement, c'est en l'état que ces sous-produits sont rejetés dans la
nature contaminant ainsi les eaux de ruissellement et même souterraines. Les
barrages qui servent à l'alimentation en eau potable de régions entières ou à
l'irrigation, peuvent aussi être contaminés par diverses sources animales,
humaines ou agricoles. C'est donc en vue de la présentation de solutions
adéquates et innovantes pour la décontamination et le traitement de l'eau que
des universitaires se rencontrent et échangent leurs expériences. Plusieurs
techniques ont été préconisées, en utilisant divers produits agricoles comme
l'alfa, l'écorce d'eucalyptus, de melon ou de tiges de dattes traitées. Les
chercheurs n'ont pas manqué, à chacune de leurs interventions, de noter le
caractère urgent de la décontamination et du traitement de l'eau en Algérie. En
effet, l'urgence d'une prise en charge de ce problème n'est plus à démontrer et
les spécialistes en ont conscience, surtout que nous remarquons que les
différentes industries, et les plus polluantes, continuent à déverser leurs eaux,
sans aucun traitement, dans la nature, contaminant ainsi les cours d'eau, les
barrages et même la nappe souterraine.