Mettant à profit la clôture du mois du patrimoine, coïncidant avec le 18
mai, journée mondiale des musées, les responsables locaux du secteur ont tenu à
organiser une journée d'étude consacrée à ce sujet, sous le slogan «Patrimoine
culturel et identité».
Notons au passage, l'absence fort remarquée des représentants des
assemblées locales élues ou encore de la société civile. Une journée, au cours
de laquelle la problématique de la préservation, réhabilitation et gestion des
biens culturels, a été abordée, sous tous les angles par les intervenants.
Autrement comment sortir de l'ornière d'une situation au bord de l'asphyxie et
des menaces de disparition pesant sur d'innombrables richesses culturelles et historiques,
osaient-ils dire? Des biens culturels d'une valeur inestimable que la région de
Tébessa recèle, se trouvent aujourd'hui, jetés en pâture à une faune sans
vergogne, au point où toutes sortes d'agressions sont devenues banales aux yeux
de tous. En vérité, un cri d'alarme que chacun d'eux, a essayé de matérialiser
par des faits crus et des témoignages révoltants, selon les interventions. A
commencer par le responsable local des musées et sites archéologiques ainsi que
la conservatrice du patrimoine culturel pour qui «la situation nécessite
beaucoup plus de rigueur car une bonne partie de cette fameuse mémoire
collective risque de s'anéantir, sous le regard complice de tous». Même son de
cloche du côté des services de sécurité (gendarmerie nationale et sûreté
nationale), en charge de la protection de ces biens culturels contre le vol, le
pillage et le commerce illicite. Ceux-ci abondent dans le même sens en mettant
en exergue les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics dont un cadre
juridique, à travers la création de structures à tous les niveaux de recherche,
de récupération et d'expertise des biens culturels et archéologiques saisis,
c'est ainsi qu'une section spécialisée dans ce domaine a vu le jour à la sûreté
de wilaya et la création d'une cellule régionale à Souk Ahras, relevant de la
gendarmerie nationale, de lutte contre le trafic touchant aux biens culturels
et historiques. En somme, une journée d'étude pleine d'enseignements et
fortement enrichissante pour ceux qui sont encore conscients que la tâche sera
rude et de longue haleine afin de mettre un terme, un tant soit peu, à cette
mentalité nocive de laisser-aller qui caractérise nos comportements vis-à-vis
de ces richesses culturelles matérielles et immatérielles, tant claironnées sur
tous les toits sans que cela, hélas, ne soit perceptible en des actions
citoyennes responsables.