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Béni-saf: Mayday ou l'appel qui sauve

par Mohamed Bensafi

La célébration de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information a été une autre occasion de convier les professionnels de la mer à une rencontre autour de la télécommunication comme moyen de travail et surtout de survie.

L'évènement a eu lieu à la salle des conférences de l'EFTPA de Béni-saf. Le contexte de cette rencontre avait une grande similitude avec la célébration 2010 (placée sous le thème «Mieux vivre dans la ville grâce aux TIC»), celle-ci avait une harmonie de «mieux vivre sur un bateau». Au menu, deux communications, la première sur l'importance, l'exploitation et l'utilisation des moyens de télécommunication dans le domaine maritime, présentée par M. Rabhallah, chef du CRM (centre Radio Maritime) de Ghazaouet; la seconde portant sur les moyens de communication et le rôle des stations côtières dans la sécurité de la navigation maritime, exposée par M. Bouaziz, chef du CRM d'Oran. Cette manifestation avait pour but de sensibiliser l'opinion maritime aux perspectives qu'ouvre l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. La présence d'autres experts du domaine de la radio maritime (RM), outre des cadres de l?ANRM et des centres régionaux d'Oran et d'Alger, a donné à travers leurs conseils et orientations, une autre dimension à cette rencontre. Et comme dit l'adage, les absents ont toujours tort car il est certain que les grands bénéficiaires furent des patrons de pêche venus de Ghazaouet, Bouzedjar et bien sûr de Béni-saf. Ce qu'il fallait surtout retenir, c'est que la télécommunication ou plutôt la communication par voie technologique est un moyen de réduire l'isolement dans la mer. Il suffit de se référer au chemin fait de la naissance du télégraphe aux communications par satellite et à l'Internet, en passant par la radiodiffusion sonore et télévisuelle, pour s'apercevoir que le niveau de progrès atteint a permis de répondre à un besoin fondamental de l'homme. Quant à nous, la première intervention nous a permis de comprendre que la communication reste un élément indispensable à la navigation, il y a de la survie humaine. La radio VHF est par excellence l'outil de sécurité le plus utilisé. Elle est un moyen essentiel de communication utilisé dans le monde entier, du plus petit voilier au pétrolier géant. Elle permet la sécurité, le trafic portuaire et la correspondance publique. Elle permet notamment de mener une opération de sauvetage, de recevoir les informations météorologiques. Trois types de VHF équipent actuellement les navires: la VHF classique, VHF fixe ou portable. Et plus l'antenne est placée haut, plus la portée est grande. Leur utilité: lancer les messages nécessaires.

 L'appel et le message de détresse sont émis quand le navire ou son équipage est sous la menace d'un danger grave et imminent qui nécessite une assistance immédiate, soit au navire, soit à un ou plusieurs membres de l'équipage. Il existe 04 types d'appel: l'appel de détresse, l'appel d'urgence, l'appel de sécurité et enfin l'appel de routine. Il y a aussi le rôle de la station côtière, très déterminant, qui consiste en la sauvegarde des vies humaines et des biens sinon d'informer continuellement les navigants. Dans les débats, les questions comme les réponses furent très précieuses. Les interventions des marins pêcheurs furent nombreuses. Certains ont soulevé l'absence d'agents concessionnaires versés dans la vente du matériel en question et de la pièce détachée. Une question un peu pertinente avait été posée et qui avait, non des moindres, un caractère juridique. Celle d'approprier l'installation de la Radio-VHF à chaque type d'embarcation par des textes. Aussi, le rôle et les impératifs du patron de pêche dans la communication ont été débattus, notamment l'écoute du message. Ici, il a été vivement rappelé que le canal 16 est obligatoire et ne doit être utilisé que pour les appels. A Béni-saf, soulignera Mourad Sidi-Yacoub, un patron de pêche très expérimenté, on utilise souvent le canal 10 et le canal 12 en plus de l'option veille (canal 16 ouvert continuellement). Une autre voix interviendra pour rapporter qu'il était regrettable de voir encore des gens de mer se brancher à d'autres stations (musicales par exemple) si ce n'est d'éteindre carrément la VHF. Il faudrait développer chez le navigant une culture de l'écoute, rester en permanence en contact avec le canal 16 qui est un contact obligatoire, a souligné le représentant des gardes-côtes. En terme de recommandation, la formation et l'information restent deux voies indélébiles pour vaincre cette ignorance. Et puis, le témoignage réel de l'appel de ce rais de ce chalutier (le «Neptune IV»), chalutier flambant neuf et rentrant d'un chantier naval en Espagne, qui fut percuté en pleine nuit et en pleine mer Méditerranée par un méthanier. Ses appels lancés par radio furent d'une extrême importance pour la survie des marins.

 Cependant, l'on ne se privera pas de reprendre la formule universelle d'un appel de détresse comme ci-après : Mayday, Mayday, Mayday, ensuite il faut donner le nom du bateau, ses indicatifs, sa position, la nature de détresse et le type d'assistance acquise (tous les messages doivent être répétés 03 fois). Le message d'urgence comporte les mêmes informations sauf qu'il est lancé par le «Pan, Pan, Pan» ou lieu de Mayday. Enfin, dans ce domaine de la télécommunication, l'Algérie, en développant ses moyens technologiques, occupe une place privilégiée dans le monde. Elle a été le premier pays africain à se doter du fameux système d'identification automatique (AIS). Ce système offre un contrôle global sur tout ce qui bouge dans l'espace marin (et même aérien).