|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les principales opérations de la Banque
mondiale (BM) en Algérie sont en stand-by depuis plusieurs années. Volonté
algérienne. La visite de la responsable de la BM pour la région a-t-elle permis
de débloquer la situation pour le partenariat 2010-2013 ? Le contexte de ce
mois de mai n'était pas le plus favorable pour cela. Beaucoup s'en fallait.
La visite de la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), la docteur Shamshad Akhtar, à Alger entre le 12 et le 14 mai va-t-elle freiner l'élan de fermeture tous azimuts de l'économie algérienne? Ce n'était pas le but des rencontres entre Mme Akhtar et, notamment, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministre des Finances Karim Djoudi. Officiellement, il s'agissait pour la vice-présidente de la Banque mondiale de préparer «la nouvelle stratégie de partenariat avec l'Algérie pour la période 2010-2013» indique un communiqué de presse de l'organisme de Bretton Woods, clôturant la visite de deux jours. Le précédent partenariat stratégique couvrait la période 2004-2010. Il a été quasiment gelé il y a plus de trois ans lorsque l'Algérie, après avoir remboursé ses dettes par anticipation, a choisi de ne plus recourir aux crédits, y compris multilatéraux à bas taux, pour financer ses projets de développement. L'enjeu de cette visite pour Mme Akhtar aura donc été de trouver de nouveaux terrains de coopération avec Alger, sachant que le financement de projets est aujourd'hui retiré de la table de discussion selon une volonté algérienne persistante. Mme Françoise Clottes, directrice par intérim du département Maghreb, a noté: «Nous travaillons étroitement avec les autorités algériennes pour entamer prochainement un nouveau cadre de partenariat qui permette à l'Algérie de bénéficier de l'expertise de la Banque mondiale et des expériences internationales dans certains domaines. L'objet de cette collaboration est d'appuyer la mise en œuvre d'actions spécifiques du gouvernement qui œuvrent à renforcer la croissance et la diversification économique au bénéfice de la population algérienne». Difficile d'identifier un vrai plan de charge pour la Banque mondiale dans un tel labyrinthe d'intentions. Le maître mot de la conversion est toutefois trouvé : la Banque mondiale apportera, si Alger y consent, de l'assistance technique à la conduite des projets de l'Algérie. Un exemple est toutefois déjà effectif avec l'expertise proposée au CNED, l'organisme public en charge du suivi des grands investissements publics. Le financement du solaire pour débloquer la pompe ? La Banque mondiale dont le portefeuille des opérations en cours en Algérie est tombé près du néant ces dernières années, devra faire preuve de beaucoup de persuasion pour faire évoluer la position d'Alger sur le non recours aux financements extérieurs de projets. Mme Akhtar n'a pas manqué de citer les fonds de la Banque mondiale disponibles actuellement, le financement de 700 millions d'euros pour lancer des projets d'énergie renouvelable étant celui qui a le plus capté les attentions. Mais sans doute plus auprès du secteur privé. Un industriel algérien engagé dans le solaire concentré, s'est dit prêt à recourir à l'aide de la Banque mondiale pour «amorcer la pompe de ce secteur stratégique pour l'avenir». En réalité, le climat des affaires particulièrement sombre ce printemps en Algérie, avec les démêlés du FCE avec le gouvernement, et le blocage de la cession de Djezzy, est l'autre fait qui a dominé la visite en Algérie de la vice-présidente de la Banque mondiale, qui également séjourné en Tunisie et au Maroc durant sa tournée. Mme Akhtar a pu se rendre compte de l'étendue du malaise dès le soir de son arrivée. Elle avait rendez-vous avec un panel de chefs d'entreprises et d'économistes algériens et de représentants de la société civile. Le communiqué de presse parle «d'un dialogue fructueux qui a permis de mieux appréhender leurs perspectives des enjeux de développement auxquels fait face l'Algérie, et de mieux comprendre les spécificités du contexte économique et social algérien». Il faut bien comprendre donc que ces perspectives ne sont pas tout à fait partagées en ce moment par les autorités algériennes. |
|