Abdelhafid Aourag, le directeur général de la recherche scientifique et
du développement technologique relevant du MESRS, a révélé hier à l'APS, en
marge de la tenue à Bousmaïl (wilaya de Tipaza) du séminaire international sur
les séismes et tsunamis, que «la troisième tour solaire thermique au monde sera
implantée dans la commune de Koléa». M. Aourag a précisé que la tour
expérimentale en question, érigée sur une superficie de 20 ha, non loin du
centre universitaire et qui coûtera 30 millions d'euros, aura une capacité de
15 MW au lieu des 3 prévus initialement et comprendra un centre de recherche en
énergie solaire. Elle sera effectivement la troisième au monde à ce jour après
celle de Julich (ex-La Chapelle avec 1,5 MW en Allemagne), et celle d'Espagne
située sur la plateforme de Sanlucar non loin de Séville (20 MW). Une fois
achevée et en plus de la production d'électricité à partir de l'énergie
solaire, la tour, dont les travaux seront lancés en septembre prochain, servira
d'espace pour la formation de pas moins de 100 chercheurs de tous les pays. Le
même responsable a indiqué que le projet sera cofinancé par l'Algérie et le
ministère fédéral de l'Environnement allemand à hauteur de 50% chacun. Quant à
l'origine de l'idée de mettre en place la première tour solaire en Afrique du
Nord, M. Aourag a indiqué qu'il s'agit d'une initiative d'un professeur
algérien, M. Kheirdeine, exerçant dans la tour de Julich en Allemagne, qui a
appuyé le projet et fait les démarches pour son aboutissement entre les deux
parties. Ce concept, inventé par l'allemand Jorg Sclaich, consiste,
rappelons-le, en la réalisation d'une centrale à énergie renouvelable à travers
la canalisation de l'air chauffé par le soleil qui va actionner les turbines
pour produire de l'électricité. L'entrée dans sa phase réalisation vient à
l'issue du contrat de coopération pour l'étude de faisabilité de la réalisation
d'une tour solaire thermique, signé à Jullich en Allemagne, entre la Direction
générale de la Recherche scientifique et du développement technologique
relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et l'institut allemand
Solar-Institut-Jullich (SIJ). Ce projet contribuera également au développement
des procédés additionnels, tels la réfrigération solaire, le traitement de
l'eau, le dessalement de l'eau de mer ainsi que la production de chaleur
industrielle solaire en plus de celle de l'électricité solaire.
Pour rappel, l'étude de
faisabilité, d'un coût de 100 millions de DA, a été confiée à l'Institut
solaire de Jülich (SIJ, [1]) de l'Ecole supérieure spécialisée (FH)
d'Aix-la-Chapelle. Le gouvernement algérien poursuit l'objectif, avec la
construction d'une telle installation, de développer l'économie nationale qui
s'appuie actuellement et à long terme essentiellement sur des recettes liées au
pétrole et au gaz, pour la transformer en une économie durable et solide
s'appuyant sur le solaire.