La deuxième
édition des «Entretiens de la Méditerranée» aura lieu les 25 et 26 mai en
Tunisie. Une rencontre entre politique, entrepreneurs et experts pour agiter
des idées dans un contexte où l'UPM continue de susciter le scepticisme.
L'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), en
collaboration avec l'Institut arabe des chefs d'entreprise et l'Institut
européen de la Méditerranée (IEMed), organise, les 25 et 26 mai à Hammamet, en
Tunisie, les Entretiens de la Méditerranée. C'est la deuxième édition, la
première s'étant tenue les 12-13 juin 2008 à Barcelone, avec 250 participants.
Le thème de l'édition 2010 sera «Pour une vision commune de la Méditerranée:
stratégie, projets et financements». Tout un programme pour un évènement qui
intervient moins de deux semaines avant le sommet de l'UPM, prévu à Barcelone
le 7 juin prochain, et qui s'annonce pour le moins difficile. Le constat de ce contexte
délicat du sommet a été fait, à la fin du mois d'avril, par la Commission des
affaires étrangères du Parlement européen qui a appelé à un «nouveau souffle»
pour l'UPM qui doit passer par un «engagement historique» des chefs d'Etat et
de gouvernement de doter les projets de fonds «à la hauteur des enjeux» et de
solidifier les institutions du processus. Les députés européens ont d'ailleurs
signé une résolution qui relève les «limites» de la politique de voisinage et
préconise une «approche globale». Outre certains aspects institutionnels, les
députés européens ont préconisé un «renforcement considérable» des moyens
destinés à l'UPM dans les perspectives financières 2014-2020 et la création
d'une banque euro-méditerranéenne d'investissement et de développement. L'idée
avait été déjà défendue par l'IPEMED, qui a veillé à ce que l'objectif des
Entretiens de la Méditerranée soit de «rapprocher par l'économie les deux rives
de la Méditerranée». La démarche consiste à réunir les «principaux acteurs et
décideurs du monde politique, de l'expertise et des entreprises de la région»
des deux rives. L'occasion de soumettre les analyses à discussion et sortir
avec des «recommandations opérationnelles à l'attention des décideurs
politiques de la région».
Le second objectif
est de réunir dans un même lieu les réseaux professionnels de la Méditerranée.
Les Entretiens de la Méditerranée sont d'abord une rencontre des chefs
d'entreprises des deux rives qui ont ainsi l'occasion de partager des
«diagnostics et de formuler des projets concrets». Ils permettent d'assurer une
connexion entre les entreprises, les politiques et les experts universitaires.
Les Entretiens veulent s'inscrire sur le «temps long», car seule «une activité
soutenue par des travaux de grande ampleur et inscrits dans la durée permet
d'anticiper et d'entreprendre les transformations nécessaires à un
développement durable en Méditerranée». Les «Entretiens de la Méditerranée»
devraient être l'occasion de discuter des moyens de stimuler les
investissements dans la région et d'aller vers l'harmonisation des cadres
législatifs et institutionnels au sein de l'espace euro-méditerranéen. Des
ateliers scientifiques sur les stratégies et perspectives de développement de
la région méditerranéenne seront animés par des experts des deux rives
(Tunisie, France, Italie, Belgique, Maroc, Espagne, Algérie). On abordera
également la «convergence économique en Méditerranée», «la mobilité
professionnelle» et «le green business». «Comment faire émerger la Méditerranée
en tant que région à part entière, en regard des autres grandes régions du
monde, en tenant compte des potentialités dont elle dispose, mais également des
limites qui la caractérisent ?». C'est l'un des questionnements avancés pour
ces Entretiens de Méditerranée. La quête de la «vision commune» devra sans
doute aborder les questions qui fâchent. Les épreuves et les souffrances sans
fin subies par les Palestiniens braquent les opinions du Sud et rendent
difficile l'élaboration d'une vision commune.