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Le manque de coordination entre les principaux acteurs de la lutte et de
la prévention contre la toxicomanie, représente
l'une des contraintes majeures, entravant l'application de la loi 04-18 du 25 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. A cela, s' ajoute la difficulté que rencontre le magistrat dans la distinction entre toxicomane, consommateur et dealer, ont affirmé les participants du 1er séminaire régional sur les spécificités de cette loi, qui s'est déroulé les 12 et 13 du mois en cours, à Oran. Les nouvelles dispositions préventives et curatives contenues dans cette loi concernent, notamment, l'expertise médicale à laquelle sont soumis les usagers de drogues illicites, l'injonction thérapeutique, l'abandon des poursuites judiciaires à l'encontre des personnes qui se sont conformées au traitement médical de désintoxication. Les intervenants ont aussi mis l'accent sur la crédibilité de l'expertise que demande le magistrat dans ces cas, d'autant plus que cette loi, dans son article 6 notamment, stipule que «l'action publique n'est pas exercée à l'égard des personnes qui se sont conformées au traitement médical de désintoxication qui leur aura été prescrit et l'auront suivi jusqu'à son terme». Organisée par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, cette rencontre, qui avait pour objectif d'améliorer les connaissances des personnels chargés de l'application des lois, de permettre l'échange et le partage de connaissances en vue d'une homogénéité dans la compréhension et la mise en œuvre des dispositions de la loi par tous les intervenants concernés, de renforcer les relations de collaboration et de suivi entre toutes les parties impliquées dans l'application de la loi, a été sanctionnée par une série de mesures. Parmi ces dernières, le renforcement de l'encadrement légal et médico-social de la lutte contre la toxicomanie, l'enrichissement des textes de loi est à même d'améliorer la prévention contre ce phénomène et de consolider la prise en charge des patients, l'activation des initiatives prises, en ce sens, par les plus hautes autorités du pays, à commencer par l'élaboration d'un arrêté conjoint (interministériel) dont la promulgation attendue, a pour objectif, justement, d'assurer «une meilleure accessibilité aux soins». Un arrêté dont l'application précisera davantage les modalités de la relation entre le juge et les professionnels de la santé, chargés de la prise en charge thérapeutique dans les centres de désintoxication. Les participants ont également suggéré la création d'un service de tribunal réservé spécialement au traitement des dossiers relatifs à la toxicomanie, et ce, pour «garantir, avec efficience, le suivi du justiciable jusqu'au bout de sa cure de désintoxication». Par ailleurs le DG de l'ONLCDT, M. Abdelmalek Sayah, a affirmé que la législation algérienne sur la toxicomanie favorise «la démarche thérapeutique comme moyen de lutte contre ce phénomène». Elle encourage «plus la thérapie que la répression pénale ». Pour ce qui est des statistiques, le même responsable a fait état d'une saisie globale, en 2009, de près de 75 tonnes de drogue alors que 11 tonnes l'ont été, au premier trimestre de l'année en cours. La région ouest est la plus touchée par le phénomène avec 48 % de la quantité de drogue saisie et qui provient notamment du Maroc, ajoutant que 74 % des saisies sur le territoire national sont destinées à l'exportation vers l'Europe, via la Tunisie, la Libye ou les principaux ports algériens. En outre, l'ampleur du problème de dépendance à la drogue en Algérie devra être évaluée avec précision, à la faveur d'une enquête sur la prévalence de la drogue dont les conclusions seront livrées, vers la fin juin prochain, a fait savoir M.Sayah dont l'estimation «personnelle» avoisinerait le tiers de la prévalence au Maroc qui compte 800.000 toxicomanes. |
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