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Au troisième jour
de la grève soudaine des cheminots qui a pris de l'ampleur avec l'entrée en
lice des équipes des ateliers de maintenance et l'absence d'une réponse
immédiate et favorable aux revendications des grévistes, les seuls perdants
sont les habitués du rail qui se trouvent contraints de se rabattre sur les autres
moyens de transport. Pour Oran, les non avertis ont été hier nombreux à être
désorientés en s'apercevant de la fermeture des guichets de la gare et ont été
accueillis par des taxis qui ont flairé la bonne affaire. Oran-Alger à 1.000 DA
était la seule chance pour certains voyageurs contraints de se déplacer, alors
que d'autres ont préféré rebrousser chemin en attendant une éventuelle reprise
de l'activité ferroviaire. Habituellement affectés pour prendre en charge les
voyageurs à leur descente à Oran, les taxis se sont reconvertis pour assurer le
service et chacun sur une destination donnée, notamment sur Tlemcen, via Sidi
Bel-Abbès, et Alger et toutes les autres villes comme Relizane et Chlef. A la
gare routière de Yaghmoracen, spécialisée dans les grandes lignes, les
receveurs sont unanimes pour déclarer que «la demande est passée du simple au
double durant ces deux derniers jours et que, contrairement au passé lorsque
nous écoulions les billets d'un autocar de 60 places en deux heures, il nous
est arrivé de le faire en une demi-heure». Un chauffeur d'un car assurant la
navette Oran-Bejaïa affirme, de son côté, que son entreprise a décidé de
renforcer sa flotte, étant donné que les voyageurs sont plus nombreux. Côté
tarifs, ils n'ont pas changé, selon les voyageurs rencontrés. En revanche, à la
station de taxis Zabana, l'insuffisance des taxis a donné l'occasion à certains
informels de proposer leurs services, notamment en ciblant des familles pour
passer inaperçus en cas de barrage de contrôle avec des prix plus élevés.