Quelque 178
familles habitant des immeubles menaçant ruine devront rallier dès aujourd'hui
leurs nouveaux logements à Haï El Yasmine et Haï Ennour à Oran-est dans le
cadre de la 3ème tranche de l'opération relogement «Spécial vieux bâti». Hier,
des dizaines de familles écartées pour des raisons aussi diverses que confuses
de cette opération, notamment dans le quartier de Derb, criaient leur déception
même si, pour elles, l'espoir demeure intact d'être relogées un jour. Cette
troisième tranche, qui prévoyait, selon des sources proches du dossier, le
relogement de près de 230 familles, a finalement été réduite à uniquement 178
familles, certains immeubles programmés initialement au relogement ayant été
tout simplement évincés de la liste. Un véritable cafouillage qui confirme
toute la difficulté que rencontre la commission chargée de cette opération à
gérer ce dossier hautement sensible pour une ville comme Oran, à l'instar de
celui sis au 11, rue Montabord dans le vieux quartier de Derb. Parmi les
immeubles écartés de la liste, le n°11, rue Montabord dans le vieux quartier de
Derb. L'immeuble en question, note-t-on, est utilisé comme «centre de transit»
pour quelque 16 familles en attente de recasement. Cette prétendue vocation
dudit immeuble serait, selon nos sources, à l'origine de la décision des
pouvoirs publics de l'enlever de la liste des immeubles à évacuer dans le cadre
de cette 3ème tranche de l'opération, vu que cette dernière est limitée uniquement
à la prise en charge des familles du vieux bâti. Une décision qui s'est abattue
comme une foudre sur les 16 familles habitant l'immeuble qui affirment avoir
même commencé à emballer leurs affaires avant que leurs noms tombent de la
liste des bénéficiaires. «Nous avons demandé des explications sur les raisons
de notre éviction de la liste. La seule explication que nous avons reçue de la
part d'un responsable à la daïra, c'est qu'il s'agit d'une décision émanant du
wali en personne, et que la presse y était pour beaucoup parce que c'est elle
qui a jeté le discrédit sur la liste initiale», affirment les familles que nous
somme allés rencontrer sur leur lieu d'habitation. Drôle d'explication, car
difficile à imaginer de la part d'un haut représentant de l'Etat, comme soutenu
par les familles interrogées. S'agissant de l'argument relatif à la vocation de
l'immeuble en question considéré comme un centre de transit, les familles sont
unanimes : «Un centre de transit est par définition un lieu consacré à l'hébergement
temporaire de familles en quête de logements. Or, certaines familles sont ici
depuis 17 années, d'autres un peu moins.» Mehdi Abdelkader, marié et père de
famille, habite au 11, rue Montabord depuis 1996, dit-il. J'ai été casé ici
pour 2 mois, je suis resté 14 années. Même constat fait par M. Baïzid Miloud
qui y habite, lui, depuis 2006. «J'habitais un immeuble privé à Bel Air, et
j'ai été expulsé par le propriétaire. Je n'avais pas où aller. J'ai trois
filles en âge du mariage et je n'allais pas faire une tente en pleine rue. J'ai
regagné cet immeuble de transit en espérant un relogement car j'ai un dossier
de demande de logement social depuis 1995». L'immeuble en question est,
note-t-on, dans un état de délabrement très avancé. Les 16 familles se
partagent 16 chambres toutes aussi étroites les unes que les autres. La
situation sanitaire n'est pas meilleure. Les 16 familles se partagent deux
toilettes collectives. Lancée en fin d'année dernière, l'opération de
relogement «Spécial vieux bâti» prévoit au total l'attribution de près de 1.000
logements au profit des familles du vieux bâti à Oran, rappelle-t-on.