L'un des combattants de l'indépendance», Hadj Saïd Amara, actuel
président de la LRFS, a réuni tous les moyens et fait preuve d'imagination pour
assurer la célébration du 45e anniversaire de la création du FLN, coïncidant
avec l'acquisition du premier trophée du MC Saïda, arraché le 9 mai 1965 à la
valeureuse Espérance Sportive de Mostaganem, dont l'entraîneur-joueur n'était
autre qu'un autre camarade de lutte, Mohamed Maouche. La fête fut tout
simplement grandiose et à la mesure des évènements de Mai 1945 ayant bouleversé
la ville les 2 et 18 du même mois. En collaboration avec l'association pour
l'animation de la jeunesse et de l'enfance, la LRFS a arrêté un programme digne
des grands évènements sportifs nationaux avec des acteurs de renom, à savoir
les joueurs de la glorieuse équipe du FLN ayant porté la voix de la Révolution
algérienne à travers le monde entier. Les Makhloufi, Soukhane, Maouche, Kerroum
et leurs compagnons ont rallié la ville des eaux et ont pu se relaxer à la
station thermale de Hammam Rabi. Il faut savoir que les «footballeurs de la
Révolution», comme les a surnommés la presse internationale, ont disputé 93
rencontres internationales de 1958 à 1962 et secoué 439 fois les filets de 15
pays qui ont eu le courage de braver l'interdiction de la FIFA, laquelle
soutenait la France coloniale à cette époque. Et pourtant, ils avaient tout
pour réussir leurs carrières mais ont préféré répondre à l'appel de la patrie
pour porter la cause algérienne sous d'autres cieux et «réveiller les Français
qui ignoraient la guerre d'Algérie», dira Mekhloufi, le stratège stephanois
lors de la conférence qu'il anima au théâtre régional «El Feth». Dès que deux
conférenciers eurent achevé leurs exposés sur la violence dans les stades, Saïd
Amara a souhaité la bienvenue aux illustres hôtes de Saïda et remercié les
autorités pour leur aide précieuse et leur présence en cette journée
historique, sans oublier tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce
rendez-vous «qui a permis de rendre hommage aux artisans de la Liberté. Nous ne
pouvons oublier nos martyrs», dira le président de la LRFS en citant le maître
d'œuvre de la glorieuse équipe, feu Boumezrag, ses proches collaborateurs Aribi
et Bentifour, le membre fondateur, le docteur Moulay Tahar, sans oublier les
autres acteurs de cette glorieuse épopée. La salle El Feth, constellée de stars
de plusieurs générations, de 1958 à 1990 en passant par celles des années 70,
82 et 1986, s'est avérée trop exiguë pour contenir les sportifs venus voir de
près pour «côtoyer ces rescapés du destin» et faire connaissance avec les
joueurs ayant offert le premier trophée, la Coupe d'Algérie 1965 à la ville de
Saïda, les Mokri, Sahraoui, Kerroum, Benalioua, Kadda, Fezza, tout en ayant une
pensée envers les Boufeldja, Kebaïli, Bouziane Benalioua et le défunt Tlemçani.
La délégation des convives s'est rendue à Daoud, appelée aussi Youb, félicitant
l'Itihad local (IRBY), champion de la régionale 2A. Puis, ce fut le déjeuner à
Necissa avant l'inauguration de la «stèle du footballeur patriote», dédiée aux
ambassadeurs sportifs de l'Algérie combattante réunis le 13 avril 1958, pour
porter le flambeau d'un pays meurtri. Les hôtes ont ensuite visité la bibliothèque
du stade et admiré une riche exposition de photos avant de s'installer à la
tribune officielle pour suivre les débats entre les minimes du MCS, vainqueurs
de la coupe d'Algérie 2010 à la sélection Danone en lever de rideau d'une
confrontation des anciens du MCS. L'ambiance était à son comble avec la
fantasia et le baroud, sans omettre la contribution de la clique musicale de
l'ODEJ qui a tout fait pour égayer le séjour des convives, ravis par la
présence du wali intérimaire et des autorités qui tenaient à immortaliser
chaque séquence de cette rencontre de l'histoire. Le plus heureux n'était autre
que Amara Saïd qui, après plusieurs années d'exil avec ses compagnons de lutte,
est rentré au bercail pour offrir la Coupe d'Algérie au MCS et qui espère retrouver
l'élite la semaine prochaine, «même si l'argent a pourri le sport et les
mentalités», dira Maouche. Les hôtes clôtureront leur séjour par une visite à
Hassasnas où le Mouloudia local a réussi à accéder en inter régions, un
authentique exploit s'il en est. Bref, la fête a été totale et restera gravée
dans la mémoire des Saïdéens, tous âges confondus.