Où en sont les projets de réhabilitation et d'organisation des marchés
populaires de la wilaya annoncés par les secteurs concernés du commerce et
comment est menée, en parallèle, la lutte contre le fléau envahissant du
commerce informel qui s'incruste partout ? Telle est, en substance, la
problématique qui a été proposée au débat hier, dans le cadre du forum de la
radio régionale, avec la participation du directeur du commerce et d'une
représentante de la commune du Khroub. Invité lui aussi, le représentant de la
commune du chef-lieu de wilaya s'est désisté à la dernière minute. Prenant la
parole en premier et afin de faire un état des lieux, M. Bouzoubia, directeur
de wilaya du commerce, révélera que «dans le cadre d'une étude élaborée par le
ministère pour la réhabilitation ou la création de 50 marchés de gros et 838
marchés de détail à travers le territoire national, la wilaya de Constantine a
bénéficié d'une enveloppe globale de 28 milliards de centimes destinés à la
réhabilitation et l'organisation de 11 marchés, en l'occurrence le marché de
gros des fruits et légumes du chef-lieu de wilaya et dix marchés populaires
éparpillés dans les communes de la wilaya (4 à Constantine et un dans chacune
des communes du Khroub, Aïn Smara, Aïn Abid, Hamma Bouziane, Didouche Mourad et
Zighoud Youcef). Il précise que les travaux dans les marchés de la cité des
Martyrs et de Fadila Saadane sont arrivés à leur terme. Celui de Boussouf
prendra du retard à cause du changement du lieu d'implantation pour raison de
glissement de terrain. Enfin, pour Souk El-Asser qui est situé dans une zone
patrimoniale protégée, le même responsable dira que ce dossier attend toujours
le visa de la cellule de protection du patrimoine. Il termine le tour d'horizon
en citant le reste des marchés où les travaux, assure-t-il, se déroulent à un
rythme acceptable, à l'exclusion toutefois des marchés de Zighoud Youcef et Békira
dans lesquels les travaux n'ont pas encore démarré dans l'attente du visa de la
commission des marchés publics. Dans la foulée, M. Bouzoubia a annoncé, en
matière d'organisation de l'activité commerciale dans la ville des ponts, que
trois suggestions ont été faites en vue de la création de zones distinctes pour
le commerce traditionnel, le commerce touristique et celui de luxe. A une
question sur la prolifération de certains phénomènes comme l'aménagement de
véritables bazars dans des espaces exigus, le changement trop fréquent
d'activité commerciale, le directeur du commerce répondra que cela constitue
l'essence même de l'économie du marché qui est sous-tendue par la liberté
d'entreprise. « Sauf pour le commerce réglementé, comme les cafés, les cybercafés
et les salles de jeux par exemple, la direction du commerce ne peut rien contre
ces pratiques qui s'expliquent par la conjoncture économique et le manque de
culture commerciale». Il termine en citant le décret 09-182 de décembre 2009
qui réglemente la création de marchés par les collectivités locales ou par les
personnes physiques, prérogative dévolue désormais à une commission de wilaya
présidée par le wali. Mme Boufelata, chef de service du patrimoine de la
commune du Khroub, annonce que le célèbre marché à bestiaux, concédé pour trois
ans au secteur privé pour un montant annuel global de 4,8 milliards de
centimes, ouvert trois jours par semaine, va être transféré à Aïn Nahas où un
abattoir communal et des étables seront aménagés. Quant au marché couvert du
centre-ville, une enveloppe de 1 milliard de centimes a été allouée par l'APC
pour des travaux de réhabilitation qui prendront 8 mois. Aussi, et selon ces
deux intervenants, les opérations de réhabilitation en cours vont contribuer à
la résorption du commerce parallèle «qui absorbe 60% de la production des
fruits et légumes de la wilaya», a affirmé M. Bouzoubia en spécifiant que la
lutte contre ce phénomène n'est pas uniquement du ressort de la direction du
commerce, mais relève de plusieurs secteurs, dont la commune dans le cadre d'un
plan directeur organisant l'activité commerciale.
A noter en dernier lieu que les
questions des auditeurs lues par l'animatrice, la plupart des questions posées
ont porté sur des prérogatives relevant généralement d'autres secteurs que
celui du commerce. Quand même le directeur du commerce qui a focalisé
l'essentiel des débats, a tenu à apporter des réponses.