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Les peaux et cuirs algériens sont les plus demandés au monde pour leur
qualité de coupe et leur solidité, selon les professionnels. De ce fait, ils
ont toujours fait l'objet de convoitises. Cette «bonne» réputation semble
aujourd'hui porter préjudice aux tanneurs algériens en menaçant de mettre en
péril leurs unités de transformation et les emplois qui y sont rattachés. En
effet, le problème de l'exportation de la peau brute, matière première des tanneries,
revient sur le devant de la scène.
Selon les professionnels du secteur, l'industrie du cuir subit, en ce moment, des difficultés d'approvisionnement en peaux brutes. Les transformateurs, qui ont jusque-là perdu près de 30% de leurs employés, accusent en premier lieu l'exportation légale et illégale des peaux à l'état brut, surtout que celle-ci détruit la plus-value et l'emploi, à un moment où l'Etat cherche à faire face aux crises par le renforcement des PME-PMI et l'encouragement à l'investissement local, ainsi qu'à la création d'emplois. Ainsi et pour mettre au devant les différents problèmes qui entravent leurs activités, les membres de l'association nationale des tanneries et mégisserie algériennes ont tenu, récemment, une réunion de travail. Regroupant des opérateurs privés et publics, cette rencontre été l'occasion d'émettre un cri d'alerte pour sauver plus de 10.000 emplois (répartis entre les tanneries, unités de transformation et unités de fabrication d'habillement et de chausseurs) et éviter à ces unités de disparaître à cause de cette «saignée» de ressources naturelles nationales en peaux et cuirs, causée par des opérateurs étrangers qui font sortir les peaux du territoire national vers la Turquie et la Tunisie, ce qui peut provoquer une pénurie de cette matière première au niveau local et, par conséquent, réduire la production et réduire de moitié le nombre d'emplois, d'autant que les tanneries à elles seules emploient plus de 3.000 travailleurs. Devant cette état de fait, l'association nationale des tanneries et mégisseries algériennes, qui compte une vingtaine d'adhérents, et par le biais de l'un de ses représentants, interpelle les pouvoirs publics et à leur tête, le ministère du Commerce pour prendre en charge leurs doléances et sauver les emplois. Les représentants de cette association, qui sollicitent une audience au ministre du Commerce, ont saisi cette occasion pour relancer une vieille revendication à l'adresse des pouvoirs publics pour interdire, à l'instar de nos voisins tunisiens et marocains, l'exportation de la peau brute et d'exiger des opérateurs étrangers, évoluant dans ce secteur, de respecter les emplois et de n'exporter que des produits semi-finis. «Une décision qui ne sera que justice rendue dans un pays où les quantités de peaux brutes collectées ne sont pas importantes, surtout avec la faiblesse du pouvoir d'achat des citoyens, la baisse de la consommation de viande fraîche et par la suite la baisse du nombre des bêtes sacrifiées au niveau des abattoirs», indique notre interlocuteur. Il est utile de signaler que cette situation est accentuée par l'illégal, du fait que certains propriétaires d'abattoirs se rendent complices en vendant les peaux sur site à des étrangers, faisant fi de toutes les lois en vigueur, occasionnant une pénurie grave pour ce secteur qui risque de mettre en péril cette activité. Notons que la production annuelle des peaux et cuirs est estimée à quelque 500.000 peaux d'ovins et 11.000 tonnes de peaux de bovins. |
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